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N°96-BONJOUR

feuille paroissiale N 96

 

 

BONJOUR. Lorsque j’étais enfant, il était hors de question d’entrer dans un magasin sans dire : « bonjour », si ce mot de salutation était omis, sûr que nous nous faisions reprendre par le parent qui nous accompagnait. A l’école primaire, nous avions droit à quelques règles de politesse du genre d’enlever son couvre-chef pour saluer la personne rencontrée. Et si jamais nous oubliions de remercier, la réprobation ne se faisait pas attendre.

Ces mots : « bonjour, merci, excusez-moi, veuillez me pardonner, au revoir, à bientôt… » coûtent peu à celui qui les prononce et pourtant ils créent du lien, ils apaisent, ils permettent la rencontre. Dans une société speed, sous tension, où chacun essaie de faire sa place au soleil, parfois au dépend des autres, la politesse contribue à mettre du positif.

Dans mes dialogues avec les futurs mariés, je demande toujours : « trois ou quatre valeurs qu’ils aimeraient transmettre à leurs enfants ». Le mot : « respect » est celui qui revient le plus souvent. Comme si nous souffrions du manque de considération, d’estime de soi et des autres.

En abordant ce sujet qui me touche, vais-je passer pour un affreux ringard, un homme du passé ? De fait je constate que peu de gens dans les lieux publics cherchent à croiser votre regard. Les visages se détournent de peur de la rencontre, les casquettes sont vissées sur les crânes, rare est le bonjour du client suivant, entrant dans la boulangerie ou la boucherie du coin.

Serait-ce qu’Il faut apparaître, dur et froid, insensible à l’autre pour exister ? Le bonjour n’est-il pas l’antidote d’une vie qui pèse peu aux yeux des autres, celle de la personne fragile, blessée, âgée, défigurée…

L’évangile nous montre Jésus attentif à tous, Bartimée mis à la marge de la route, Zachée hissé sur son sycomore, la maman de Naïm pleurant la perte de son fils, l’aveugle de naissance, le lépreux que la maladie met à l’écart, tous trouvent en lui attention et considération.

Myriam, du Secours Catholique disait : « Lorsque conduisant ma voiture à Calais, je rencontre des migrants marchant sur le trottoir, je leur fais signe de la main, manière de leur dire : « tu existes ! tu as de l’importance à mes yeux ! ».

Ami lecteur, il m’est bon de croiser ton regard.

ton sourire, ton bonjour, me font souvent dire :

« tiens voilà quelqu’un qui me connaît ».

J’enrage d’avoir oublié ton nom ! Handicap de l’âge, sans-doute ?

Fraternellement, abbé Bruno.