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1ère Lecture Profane

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-200-

Le mot d’amour.

Un mot , un seul, pour tout rassembler, pour tout résumer. Un mot qui n’en finit pas d’être prononcé, qui ne finira jamais de construire. Voici ce mot qui brûle les lèvres; il monte du fond du cœur, il éclate comme un bonheur. Par lui, toute la création s’est mise à chanter pour transmettre d’âge en âge le sens de la vie, la véritable force qui fait grandir l’humanité.

Un mot ! prononcez-le autour de vous, faites-le grandir au fond de vous, vivez-le les uns les autres. Soyez féconds de mille mains tendues, soyez joyeux d’un sourire qui efface les rides ; soyez lumineux de l’esprit qui appelle à la vie. Ayez en vous le mouvement vers l’autre; ayez pour vous la force des déracinements, ayez au-delà de vous la seule attitude qui vous sauvera… Jetez vos vieilles habitudes à la brocante des bons sentiments; rejetez les fantômes de vos trop vieilles coutumes, abandonnez toutes vos fausses pudeurs pour vivre l’esprit de vérité. Voici le mot : Il est trop simple pour qu’on le vive seul; il est trop pur pour que nous puissions nous y accrocher de notre propre force; il est trop doux pour la dureté de nos cœurs, pour la complexité de nos tendresses. Alors, courage ! Par lui, le monde fut vaincu. Il suffit de ce précepte : AIMER.
J. Rieux


-201-

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
là où est la haine, que je mette l’amour,
là où est la discorde, que je mette l’union,
là où est l’offense, que je mette le pardon,
là où est le désespoir, que je mette l’espérance,
là où sont les ténèbres, que je mette la lumière,
là où est la tristesse, que je mette la joie.

Fais, Seigneur, que je ne cherche pas tant
d’être consolé que de consoler
d’être compris que de comprendre
d’être aimé que d’aimer

Car c’est en donnant que l’on reçoit
en pardonnant que l’on obtient le pardon
en mourant que l’on naît à la vie éternelle.

François d’Assise


-202-

Je connais des bateaux

Je connais des bateaux qui restent dans le port de peur que les courants les entraînent trop fort,
je connais des bateaux qui rouillent dans le port, à ne jamais risquer une voile au dehors.

Je connais des bateaux qui oublient de partir
ils ont peurs de la mer à force de vieillir,
et les vagues jamais ne les ont séparés,
leur voyage est fini avant de commencer.

Je connais des bateaux tellement enchaînés
qu’ils en ont désappris comment se regarder,
Je connais des bateaux qui restent à clapoter,
pour être vraiment sûrs de ne pas se quitter !

Je connais des bateaux qui s’en vont deux par deux,
affronter le gros temps quand l’orage est sur eux,
Je connais des bateaux qui s’égratignent un peu,
sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.

Je connais des bateaux qui n’ont jamais fini
de s’épouser encore chaque jour de leur vie,
et qui ne craignent pas, parfois de s’éloigner,
l’un de l’autre un moment, pour mieux se retrouver.

Je connais des bateaux qui reviennent au port,
labourés de partout mais plus graves et plus forts,
Je connais des bateaux étrangement pareils,
quand ils ont partagé des années de soleil.

Je connais des bateaux qui reviennent d’amour,
quand ils ont navigué jusqu’à leur dernier jour,
sans jamais replier leurs ailes de géants,
parce qu’ils ont le cœur à la taille d’océan.

Marie Annick Rétif


-203-

Une main ouverte

La nuit n’est jamais complète ;
il y a toujours
puisque je le dis,
puisque je l’affirme,
au bout du chagrin
une fenêtre ouverte,
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
un désir à combler,
une faim à satisfaire,
un cœur généreux,
une main tendue,
une main ouverte,
des yeux attentifs !
Une vie,la vie à se partager.
Bruard


-204-

Et nous n’avons rien dit…

Tu revenais des champs,
accablé de fatigue et de soleil,
En rentrant, simplement,
tu me tends un gros bouquet de coquelicots.
Tu les avais cueillis au bord du talus,
et en me les offrant,
comme ça , épanouis et rouges,
tu sus me dire,
bien mieux qu’avec les mots,
l’ardeur de ton amour.

Nous finissons de faucher le Creux-Rouge,
brusquement tu relèves la tête
et m’appelles prés de toi,
me montrant le ciel par dessus la haie :
D’être tous les deux,
soudain,
devant tant de clarté,
ce fut une joie.


205-

L’espoir.

L’espoir, ça vient d’on ne sait où ça va plus loin que nous.
L’espoir, ça nous colle à la peau ça nous enracine au ciel
ça nous enlace les bras et les mains.

L’espoir, ça nous étouffe à en crever,
à en crier, à en vivre sans fin.
Fragile, si fragile
comme la fleur des blés
il ensemence nos chemins
il nourrit nos après-demain
et fait éclater nos rires
plus que la terre.

Écrit en rouge
sur les murs des prisons
il se nomme : Liberté.
Écrit en noir
sur les portes des princes
il se nomme : justice.
Écrit en bleu
sur le gris de nos villes
il se nomme : Horizon.
Écrit en blanc
sur les robes des filles
il se nomme : Printemps.
Écrit en rose
sur les fleurs de nos mains
il se nomme : Fraternité.
Écrit en transparence
dans les yeux des enfants
il se nomme : Vivre.
Écrit en arc-en-ciel
sur le soleil couchant
il se nomme : Demain.
M. Scouarnec.


-206-

Quand il viendra

Quand il viendra celui que tu attends, quand il viendra avec son cheval blanc
ouvre ta porte invite-le chez toi ouvre ton coeur et offre- lui ton toit.

Il saura bien jouer de ta guitare et réveiller la voix de tes violons
il t’apprendra à larguer les amarres, fera crouler les murs de ta maison.

Si je le vois celui que tu attends, si je le vois ton beau prince charmant
je lui dirai ce que je sais de toi, ce que je sais et ce que tu ne sais pas.

Lui apprendrai le nom de ta guitare, lui donnerai l’archet pour tes violons
lui montrerai les nœuds de tes amarres,lui donnerai les clés de ta maison.

Je le connais celui que tu attends, je le connais, il me ressemble tant
je lui ai dit que tu l’attends là-bas, je voudrai bien t’accompagner chez toi.
Car tu sais jouer de ma guitare et réveiller la voix de mes violons
tu m’as appris à larguer les amarres et fait crouler les murs de ma maison.


– 207 –

La rencontre du Petit Prince et du renard

– Je cherche des amis, dit le petit prince ; qu’est-ce que signifie «apprivoiser ?»

– C’est une chose trop oubliée, dit le renard ; ça signifie créer des liens. Si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre ; tu seras pour moi unique au monde ; je serai pour toi unique au monde…

On ne connaît bien que les choses que l’on apprivoise ;
les hommes n’ont plus le temps de rien connaître ; ils achètent des choses toutes faites chez les marchands mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !

– Que faut-il faire ? dit le petit prince

– Il faut être très patient, répondit le renard ; tu pourras t’asseoir d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près…

Le lendemain revint le petit prince.

– «Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard, si tu viens par exemple à 4H de l’après-midi, dès 3H je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux. A 4 heures déjà, je m’agiterai et m’inquiéterai ; je découvrirai le prix du bonheur ; mais si tu viens n’importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le coeur…»

Adieu, dit le renard, voici mon secret ; il est très simple : «On ne voit bien qu’avec le coeur ; l’essentiel est invisible pour les yeux».

St Exupéry


– 208 –

Je fais le rêve que les hommes, un jour, se lèveront et comprendront enfin qu’ils sont faits pour vivre ensemble comme des frères.

Je fais encore le rêve, ce matin, qu’un jour chaque étranger de ce pays, chaque homme de couleur dans le monde entier sera jugé sur sa valeur personnelle plutôt que sur la couleur de sa peau, et que tous les hommes respecteront la dignité de la personne humaine.

Je fais encore le rêve qu’un jour la justice ruissellera comme l’eau et la droiture comme un fleuve puissant.

Je fais encore le rêve aujourd’hui que, dans toutes les hautes sphères de l’Etat et dans toutes les municipalités, entreront les citoyens élus qui rendront justice, aimeront la pitié et marcheront humblement dans les voies de leur Dieu.

Je fais encore le rêve qu’un jour la guerre prendra fin, que les hommes transformeront leurs épées en socs de charrue et leurs lances en ébranchoirs, que les nations ne s’élèveront plus les unes contre les autres et qu’elles n’envisageront plus jamais la guerre.

Je fais encore le rêve que, grâce à cette foi, nous serons capables de repousser au loin les tentations de désespoir et de jeter une nouvelle lumière sur les ténèbres du pessimisme. Oui, grâce à cette foi, nous serons capables de hâter le jour où la paix régnera sur la terre et la bonne volonté entre les hommes.

Ce sera un jour merveilleux, les étoiles du matin chanteront ensemble et les fils de Dieu pousseront des cris de joie.

Martin Luther King


– 209 –

La précieuse étoile

Il était une fois, une petite étoile tombée du ciel, égarée en plein champ sur la planète terre. Comment ne pas être repérée quand on scintille de la sorte !

Survint une femme, toute occupée à ramasser des branches mortes pour chauffer sa maison. La femme doucement s’approche et de ses mains délicates elle écarte la terre qui écrase la malheureuse étoile. Peu à peu celle-ci revit, elle brille bientôt de tous ses feux.

Oh se dit la femme, je vais l’emporter dans ma maison, elle éclairera mon mari quand il reviendra du travail, abandonnant ses branches mortes, dans ses deux mains ouvertes rapprochées en forme de coupe, la femme recueille la petite étoile, et toute joyeuse regagne sa maison. Arrivée chez elle, sur le socle prés de la porte, elle dépose sa précieuse découverte.
De retour le soir, le mari est étonné par la vive clarté qui l’accueille en franchissant la porte. «Qu’est ce que cette chose brillante» demande l’homme ? La femme raconte. «Elle nous est précieuse cette étoile, dit l’homme. Gardons la pour nous». «Non, dit la femme, mettons la dehors, elle éclairera tous ceux qui passeront prés de notre maison». Plus l’homme disait «gardons la pour nous», plus la clarté de l’étoile diminuait. Plus la femme disait : «mettons la dehors», plus l’étoile brillait. L’homme prépare une place sur le rebord de la fenêtre et y dépose le brillant trésor. Depuis ce jour, la petite étoile n’a pas quitté sa fenêtre et sa clarté est de plus en plus vive.

Tagore


– 210 –

Que puis-je bien t’offrir

Que puis-je bien t’offrir de ma vie ?
Rien d’autre que mes absences
et que mes longs silences
et que mes bras ouverts
aux quatre vents de ma soif et de ma faim.

Que puis-je bien t’offrir de ma vie ?
Rien d’autre que cette part de moi
qui m’échappe et me pousse en avant
et rien que mes errances
et mes quêtes de nuit
et le crépuscule étoilé de ma soif et de ma faim.

Que puis-je bien t’offrir de ma vie ?
Rien d’autre que mes sources de joie
taries aussitôt que germées
aux carrefours de mes jardins.

Que puis-je bien t’offrir de ma vie ?
Rien d’autre que mes fleurs d’avril
fanées aussitôt qu’entrouvertes
au matin de ma soif et de ma faim.

Et j’ose tout demander
ton mystère et ta vie
ta jeunesse et ton sang.

Et j’ose tout cueillir de toi
tes grappes et tes fruits
tes bouquets de soleil
tes pays de velours.

Et j’ose tout espérer de toi
des étangs profonds de tes yeux
et tes lacs de glace et de feu.

Et je veux boire au creux de toi
l’eau vive née des profondeurs
de la terre en genèse

Que puis-je bien t’offrir de ma vie ?
rien d’autre que mes mains
vides, creuses, pauvres
comme deux mendiantes
souveraines et nues
inassouvies aussitôt que comblées.

Mais puisque je n’ai rien à t’offrir
je peux tout te demander.


-211 –

Si vous savez aimer

Si vous savez vous aimer d’amour véritable, aucune souffrance humaine ne passera prés de vous sans qu’il vous soit intolérable de ne pas la partager… Si vous savez vous aimer, il y a des choses auxquelles vous ne pourrez pas vous habituer ; toutes ces choses qui font souffrir et mourir les autres ; il y a des lâchetés devant lesquelles, obstinément, comme des enfants simples qu’on ne peut corrompre, et dans l’intransigeance de votre amour, vous direz : non ! parce qu’elles sont homicides. Non seulement, vous ne bâtirez jamais un bonheur de mensonge sur le malheur et l’exploitation des autres – c’est monnaie courante pourtant – mais vous porterez sur le plan professionnel cette volonté de rendre heureux les autres, de les élever à Dieu en les respectant comme fils de Dieu, en les servant tout simplement comme des frères. Vous ne refuserez jamais de voir la vérité en face, vous ne vous endurcirez pas le cœur.

P. Lyonnet


– 212-

La vie de ton peuple

Tu peux découvrir une perce-neige sur la montagne et n’en parler à personne.
Mais tu peux aussi crier, hurler, appeler tous les gens d’alentour et ta perce-neige devient une fleur cent fois, mille fois plus belle !

Tu peux faire des beaux discours
sur la faim, sur la misère, sur la guerre.

Tu peux parler du Nouveau Monde,
tu peux écrire
tu peux chanter…
A quoi ça sert
si tu n’es pas engagé dans les luttes humaines
et que tu ne partages rien de la vie du peuple et des exploités de ce monde ?

A quoi ça sert
si tu n’aimes que de bouche et de cœur
et non pas en actes et en vérité ?

Robert Philippe


– 213 –

Que les vents du ciel dansent entre vous.

Alors Almitra parla de nouveau et dit :
«Et le mariage, Maître ?»
et il répondit, disant :

«Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous resterez pour toujours. Vous resterez ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours.
Oui, vous serez ensemble jusque dans la silencieuse mémoire de Dieu.

Mais qu’il y ait des espaces dans votre communion, et que les vents du ciel dansent entre vous.
Aimez-vous l’un l’autre, mais ne faites pas de l’amour une entrave ; qu’il soit plutôt une mer mouvante entre les rivages de vos âmes.

Emplissez chacun la coupe de l’autre, mais ne buvez pas à une seule coupe.
Partagez votre pain, mais ne mangez pas de la même miche.
Chantez et dansez ensemble et soyez heureux, mais demeurez chacun seul,
de même que les cordes d’un luth sont seules, cependant qu’elles vivent de la même harmonie.

Donner vos cœurs, mais non pas à la garde l’un de l’autre.
Car seule la main de la vie peut contenir vos cœurs.
Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus ; car les piliers du temple s’érigent à distance, et le chêne et le cyprès ne croissent pas dans l’ombre l’un de l’autre.

Khalil Gibran


– 214 –

Mariage

Certains croient que le temps n’est plus au mariage.
Qu’il suffit de vivre l’un avec l’autre sous le même toit pour que l’union soit réelle et qu’on peut ainsi, quand le temps de l’amour a cessé, se séparer, recommencer. La vie serait ainsi une suite d’expériences que jamais le mariage ne viendrait sanctionner. Certains pensent même que le mariage est inutile, alors que les enfants naissent, et que la mère ou le père peut très bien, seul, si leur union se défait, élever les enfants. Le mariage ne serait qu’une vieille coutume à abolir et dont ne serait plus victimes que les naïfs.
J’ai dit que je voulais préserver la naïveté et je veux aussi défendre le mariage.
Il faut qu’à un moment donné ton engagement soit total, conclu pour l’éternité. Il faut que tu croies cela. Et c’est pourquoi j’aime que le mariage soit un sacrement, un symbole qui dans les religions, quelles qu’elles soient, a une importance capitale. Car le mariage est un moment de la vie. Si tu multiplies ces unions sans signification sacrée, elles ne seront jamais que des rencontres sans avenir. Tu n’auras pas pris le risque, tu n’auras pas parié. Le mariage est ce risque et ce pari qui t’obligent à aller jusqu’au bout de tes sentiments. Tu peux alors éprouver quelle est leur valeur. Et l’autre le découvre aussi.
Le mariage n’est donc pas un simple acte social. Il est cérémonie sacrée, moment où tu entre en harmonie avec un ordre du monde. Accomplis cet acte avec gravité. Entre dans le mariage comme si tu commençais une nouvelle vie. Et c’est une nouvelle naissance pour toi. Tu vas vivre à deux. Tu vas partager. Des enfants vont naître.

Martin Gray


– 215 –

Cela m’étonne toujours dit Dieu.

Cela m’étonne toujours dit Dieu d’entendre les gens dire :
– Nous sommes mariés !…
Comme si on se mariait un jour !
Laissez moi rire.
Comme si on se mariait
une fois pour toutes.
Ils croient que c’est arrivé, et qu’ils peuvent vivre, vivre de leurs rentes d’amour de gens mariés.
Comme si on se mariait un jour.
Comme s’il suffisait de se donner une fois, une fois pour toutes.

Comme si Moi-même
j’avais fait le monde en un jour ;
comme s’il ne fallait pas, à tout pri, pour un bon sens enfin, se marier tous les jours que je fais.
Deux moitiés ont tant à marier !
Quand on été vingt ans seul, jeune homme seul, jeune fille seule, si différents, de souches étrangères l’une de l’autre depuis des générations d’antan.
Que de choses à donner et à recevoir.
Que de choses à recevoir et à donner, mes enfants !

Charles Péguy


– 216 –

Si j’étais…

Si j’étais le désert, je t’offrirais mes pierres Si j’étais l’océan, je t’offrirais le vent
Si j’étais l’univers, je t’offrirais la terre
Si j’étais la montagne, j’offrirais mes campagnes.

Si j’étais le printemps, je remplirais les champs
Si j’étais le ruisseau, je t’offrirais mon eau
Si j’étais le levain, je t’offrirais le pain
et si j’étais une abeille, je t’offrirais le miel.

Mais moi je suis un homme et j’ai tout mon amour, pour bâtir avec toi un foyer pour toujours.
Je t’offrirai mes mains, pour te réconforter
Je brandirai mes poings, quand il faudra protéger.

Nous construirons des murs, mais beaucoup de fenêtres. Nous ferons une maison toute emplie de lumière
J’aimerai avec toi ceux qui vont y grandir
Pleurerai avec toi quand ils voudront partir.

Je t’offrirai ma force et ma fragilité
Je t’offrirai mes mots et ma fidélité
J’inviterai tes amis à venir partager
Nos repas, leurs ennuis, prés d’un pot de café.

J’ouvrirai grand’ouverte la porte de chez nous
Pour aimer avec toi ceux qui voudront entrer
Fermerai doucement, la porte de chez nous
Pour aider avec toi, ceux qui voudront rester.

Et quand je serai vieux, j’aimerai regarder
Notre vie à tous deux, en toute simplicité
Emplie de vrai bonheur, de vrai complicité.
Avec toi et pour toi, encore je sourirai.


– 217 –

Plus je te veux, plus je te perds

Il y avait une fois une jeune femme.
Elle se trouvait prés de sa mère la veille de son mariage et regardait le soleil qui au delà de la plage se couchait dans l’immensité de la mer.
Elle s’adressa à sa mère et l’interrogea :

«Maman, papa t’aime beaucoup et t’est toujours resté fidèle.
Que dois-je faire pour que mon mari continue à m’aimer de plus en plus ?

La mère se tut et réfléchit un instant puis elle s’agenouilla et remplit de sable chacune de ses mains.
Elle s’avança ainsi vers sa fille.
Sans dire un seul mot elle serra les doigts d’une main de plus en plus fort sur le sable qu’elle contenait.
Le sable s’en échappa. Plus elle serrait le poing, plus le sable s’en écoulait, et quand elle ouvrit finalement sa main seuls quelques grains de sable mouillés collaient encore à sa paume.
Mais la mère avait gardé son autre main ouverte comme une petite écuelle.
Les grains de sable y restaient bien blottis, et scintillaient toujours plus fort sous les rayons du soleil couchant.
«Voici ma réponse» dit la mère doucement.

Robert Henckez


– 218 –

Jour après jour

«Ne vous imaginez pas que l’Amour, pour être vrai, doit être extraordinaire. Ce dont on a besoin, c’est de continuer à aimer.

Comment une lampe brille-t-elle, si ce n’est par l’apport continuel de petites gouttes d’huile ,
Qu’il n’y ait plus de gouttes d’huile, il n’y aura plus de lumière, et l’Epoux dira : «Je ne te connais pas».
Mes amis, que sont ces gouttes d’huile dans nos lampes ?
Elles sont les petites choses de la vie de tous les jours :

La joie, la générosité, les petites paroles de bonté, l’humilité et la patience, simplement aussi une pensée pour les autres, notre manière de faire silence, d’écouter, de regarder, de pardonner, de parler et d’agir.

Voilà les véritables gouttes d’Amour qui font brûler toute une vie d’une Vive Flamme.

Ne cherchez donc pas Jésus au loin ; il n’est pas que là-bas, il est en vous. Entretenez bien la lampe et vous le verrez.»

Mère Térésa


-219 –

Si l’amour est un son, ma parole le chante,
Ma poitrine le hurle si l’amour est un cri,
Si l’amour est silence, mon souffle le retient.

Si l’amour est un geste, tout mon être le danse,
Mes mains l’ont buriné si l’amour est statue,
Si l’amour est un mot, ma plume le formule.

Si l’amour est rocher, j’y repose ma tête,
Et j’y plane léger si l’amour est un ciel,
Si l’amour est un lac, j’y flotte entre deux eaux.

Mais si l’amour c’est toi, tout le passé s’éclaire,
Et le présent n’a plus de mystère pour moi,
Et je crois en demain puisque l’amour c’est toi.

Jan David


– 220 –

Préférer l’autre.

L’amour commence lorsque l’on préfère l’autre à soi-même, lorsqu’on accepte sa différence et sa liberté.
Accepter que l’autre soit habité par d’autres présences que la nôtre.
N’avoir pas la prétention de répondre à tous ses besoins, à toutes ses attentes, ce n’est pas se résigner à l’infidélité à notre égard, c’est vouloir comme la plus haute preuve d’amour, que l’autre soit d’abord fidèle à lui-même, même si cela est souffrance pour nous, c’est une souffrance féconde, parce qu’elle nous oblige à nous déprendre de nous-mêmes, à vivre intensément cette dépossession enrichissante : dans la plus amoureuse étreinte, c’est un être libre que nous étreignons avec toutes ses possibilités, même celles qui nous échappent.

Rien n’est plus grand que ce partage de la véritable personnalité de chacun.
L’autre nous interpelle, fût-ce en nous heurtant, et même si le choc nous brise, il nous oblige à renoncer à notre fermeté possessive, à devenir autre par la révélation de l’autre.

Roger Garaudy.


– 221 –

Apprivoiser

Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l’heure du départ fut proche, le renard dit :
– Va voir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde.
Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d’un secret.
Le petit prince s’en fut revoir les roses :
– Vous n’êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n’êtes rien encore, leur dit-il.
Personne ne vous a apprivoisées et vous n’avez apprivoisé personne.
Vous êtes comme était mon renard. Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais j’en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
Et les roses étaient bien gênées.
– Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu’elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c’est elle que j’ai abritée par le paravent.
Puisque c’est elle dont j’ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c’est elle que j’ai écouté se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c’est ma rose.
Et il revint vers le renard :
– Adieu, dit-il …
– Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est simple : on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
– L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince afin de se souvenir.
– C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
– C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose… fit le petit prince afin de se souvenir.
– Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose.
– Je suis responsable de ma rose….répéta le petit prince , afin de se souvenir.

Antoine de Saint-Exupéry : «le Petit Prince»


– 222 –

Je ne savais pas…

Je ne savais pas que tout pouvait soudain se mettre à exister parce que qu’un autre existait…

Je ne savais pas que le monde pouvait s’arrêter d’être,
les hommes de vivre
les femmes de marcher
les enfants de sourire
et de temps de passer,
parce qu’un seul me manquerait…

Je ne savais pas que la terre pouvait être belle,
aujourd’hui,
je sais qu’elle est belle
puisqu’elle te porte….
Je ne savais pas que l’on pouvait chanter
autrement que pour meubler le silence.

La nuit était mon domaine
et je ne savais pas
que l’on pouvait aimer le jour.

Je ne savais pas que je pouvais vivre…
Je ne savais pas que le visage d’un autre pouvait contenir tout l’univers,
que son regard, soudain fermé,
pouvait éteindre toutes les lumières et rallumer, une à une,
les étoiles,
en accueillant le mien…

Je croyais que souffrir, c’était subir la vie.
Je ne savais pas
que souffrir, ce pouvait être lutter pour vivre.

Non, vois-tu, de tout cela,
je ne savais rien…


– 223 –

L’amour est échange…

L’amour est emportement. L’amour est enthousiasme. L’amour est risque.
N’aiment pas et ne sont pas aimés ceux qui veulent épargner, économiser leurs sentiments.
L’amour est générosité. L’amour est prodigalité.
Mais l’amour est échange.
Qui donne beaucoup reçoit beaucoup en fin de compte.
Savoir accepter l’autre tel qu’il est.
Être joyeux du bonheur qu’il trouve.
L’aimer dans sa totalité : pour ce qu’il est, laideur et beauté, défauts et qualités.
Voilà les conditions de l’amour; de l’entente. Car l’amour est vertu d’indulgence, de pardon et de respect de l’autre.
Il faut qu’un couple soit ouvert aux autres, sinon il se perd
Il faut qu’un couple donne son amour.
Car l’amour qui s’enferme se dessèche et meurt, comme une plante sans lumière.
L’harmonie entre deux êtres, leur bonheur, c’est aussi le fruit de leur volonté commune de construire le bonheur et l’harmonie.
L’amour n’est pas seulement un miracle né d’une rencontre,
il est jour après jour ce que l’on veut qu’il soit.
Et il faut décider de le réussir.


– 224-

Prends ma main

Prends ma main ne la lâche pas. J’écouterai ce que tu veux me dire. Si tu préfères de taire, j’entendrai ton silence. Si tu ris, je rirai avec toi, mais jamais de toi.
Si tu es triste, j’essaierai de te consoler. Je ferai pour toi des bouquets de soleil.
J’allumerai des feux de joie là où chacun ne voyait plus que des cendres.
Si je n’ai qu’une rose, je te la donnerai. Si je n’ai qu’un chardon, je le garderai pour moi. Je te donnerai ce qui te plaît; ce qui te rassure le plus, ce que je possède. Si je ne le possède pas, j’essaierai de l’acquérir.

Donne-moi la main. Nous irons où tu voudras. Je te ferai entendre la musique que j’aime. Si tu ne l’aimes pas, j’écouterai la tienne. J’essaierai de l’aimer.
Je te dirai le nom de mon fleuve, qui n’est pas le tien. Nul ne peut se flatter de posséder un fleuve, je le sais. Car l’eau fuit, coulant vers son destin, toujours pareille et toujours renouvelée.
Chacun de nous a laissé sur une berge des instants de sa vie qui sont devenus souvenirs, racines, source où l’on revient quand resurgit en nous la soif de pureté.
On dit alors «mon fleuve», pour ne pas dire «ma jeunesse», pour ne pas dire «mes amours», pour ne pas dire «autrefois»… Si tu le veux, je dirai : «il était une fois…»

Martin Gray


– 225 –

Aimer

Aimer, c’est être capable de dire : viens faire un tour chez moi ;
Aimer, c’est pouvoir dire à l’autre : j’ai besoin de toi ;
Aimer, c’est être capable de dire : je te félicite ;
Aimer, c’est être capable de dire : excusez-moi ;
Aimer, c’est être capable de pardonner ;
Aimer, c’est être capable d’ouvrir la bouche pour ne dire que la vérité ;
Aimer, c’est être capable de retenir sa langue, afin de ne pas offenser ;
Aimer, c’est être capable d’encaisser des coups sans vouloir les remettre ;
Aimer, c’est accepter de lutter dans la vie sans écraser les autres ;
Aimer, c’est accepter d’être dérangé par les autres ;
Aimer, c’est dire à l’autre qu’on l’aime sans jamais se lasser
Aimer, c’est être capable de dire ensemble : «Notre Père…»


– 226 –

«Aimer, ce n’est pas donner, c’est partager.
Le plus grand malheur qui puisse vous arriver, c’est de n’être utile à personne, c’est que votre vie ne serve à rien.
Car tout travail est noblesse lorsqu’on l’accroche à une étoile.
Car tout amour semé, tôt ou tard, fleurira.
Donnez-moi un point d’appui, disait Archimède, et je soulèverai le monde; votre point d’appui, c’est l’amour, non point un amour bêlant qui se suffit à pleurer sur le malheur des autres, mais un amour combat, un amour révolté contre l’injustice sociale et l’asservissement des pauvres. Que chacun devienne ainsi un maillon vivant et rayonnant d’une immense chaîne d’amour qui se nouera tout autour du monde. Il n’y a pas de bonheur plus pur que de tendre la main, non point pour demander, mais pour donner. La seule vérité, c’est de s’aimer».


-227 –

Lorsque deux personnes s’aiment…

Lorsque deux personnes s’aiment
comme tu m’aimes et comme je t’aime,
alors, cela aura vraiment valu la peine,
pour Dieu, d’avoir créé le monde.
Il nous a sûrement imaginés entre deux œuvres,
par exemple : édifier une montagne et créer l’océan.
Peut-être a-t-il pensé : cette montagne et cet océan ne sont que le décor, j’ai besoin de deux être (toi et moi), qui s’aiment tant que leur vie est une montagne d’amour et un océan de tendresse.
Ah ! pense Dieu, je me laisse de nouveau aller, je suis déjà très content, si ces deux-là s’aiment tout simplement, mais alors, à tort et à travers !
Alors, cela aura vraiment valu la peine d’avoir créé le monde !


– 228 –

Remplis d’amour ta vie

Toujours, quand il y a un vide dans ta vie, remplis-le d’amour.
Adolescent, jeune, vieux, toujours,
lorsqu’il y a un trou dans ta vie, remplis-le d’amour.
Ne pense pas : je souffrirai
Ne pense pas : je me tromperai.
Va simplement, allègrement, à la recherche de l’amour.
Cherche à aimer comme tu peux, à aimer tout ce que tu peux, aime toujours.
Ne te préoccupe pas de la fidélité de ton amour.
Il porte en lui-même sa fin.
Ne le juge pas incomplet parce que tu ne trouves pas de réponse à ta tendresse.
L’amour porte dans le don d’affection sa propre plénitude.
Toujours, quand il y a un vide dans ta vie, remplis-le d’amour.

Amado Nervo


– 229

L’Amour et sa vérité

L’amour, ce n’est pas uniquement des paroles ;
ce n’est pas non plus les baisers ;
l’Amour, c’est un sentiment profond dont le cœur est le symbole.

Et dans la concrétisation de l’amour, il n’y a pas de péchés.
Quand on s’aime, on offre sa tendresse,
sa joie de vivre et sa bonne humeur, avec plaisir ;
on se donne, soi, tout entier, dans des gestes pleins d’allégresse.

Le bonheur de l’amour, c’est de pouvoir tout aimer,
aussi bien le corps que l’esprit, les idées, les différences ; quand on arrive à oublier les défauts, à se baser sur les qualités, on a vraiment trouvé le chemin de l’amour, dans la pureté et la liberté.

Aimer c’est être capable de pardonner ;
c’est dire à l’autre qu’on l’aime, sans jamais se lasser ;
c’est être capable de retenir sa langue afin de ne pas offenser ;
c’est reconnaître que l’on peut se tromper.


– 230 –

Mariés pour toujours

Cela m’étonne toujours, dit Dieu, d’entendre les gens dire :
– Nous sommes mariés !…
Comme si on se mariait une fois pour toutes.
Ils croient que c’est arrivé,
et qu’ils peuvent vivre, vivre de leurs rentes d’amour de gens mariés.
Comme si on se mariait un jour, comme s’il suffisait de se donner une fois, une fois pour toutes ;
comme si moi-même
j’avais fait le monde en un jour ;
comme s’il ne fallait pas, à tout prix,
par un bon sens enfin,
se marier tous les jours que je fais.
Les hommes ne doutent de rien :

Deux moitiés ont tant a marier !
Quand on a été vingt ans seul,
jeune homme seul,
jeune fille seule,
si différents,
de souches étrangères l’une à l’autre depuis des générations d’antan.
Que de choses à recevoir
et à donner, mes enfants !


– 231 –

L’amour est départ

Détacher sa barque,
Partir pour les eaux profondes de la vie,
Entre le bleu du ciel et le bleu de la mer…
Aimer sans fin
Aimer à se perdre
Être heureux du soleil
Être heureux de l’écume et du vent.
Ne plus revenir aux rochers tristes de l’enfilade des jours,
Ne plus se briser à attendre que les marées s’arrêtent,
Ne plus clapoter à en perdre l’espoir,
Détacher sa barque,
Filer entre les écueils
Et, s’étendre, calme, serein, sur la plage de la confiance.
Il faut un jour détacher sa barque,
Prendre le risque de s’embarquer
Pour l’Amour sans condition
Et laisser Dieu tenir les avirons.
LE VIEUX VIOLON

A la mort d’une pauvre vieille
On avait vendu aux enchères ce qui lui restait.
Il ne restait qu’un vieux violon sans importance, dormant au fin fond d’un grenier.
Le commissaire-priseur sur scène se demandait si ça valait la peine
de perdre du temps avec ce vieux violon, écorné, éraflé et sans renom.
Et il le montra sans un sourire.

Que m’en offrez-vous, Messires ? Cent euros pour commencer, peut-être deux cents ?
Deux cents, deux cents, trois cents !
Trois cents euros, trois cents euros, qui dit mieux ?
Trois cents euros une fois, trois cents euros deux…

Mais du fond de la salle un grand monsieur prit en main l’archet poussiéreux.
Et resserrant, desserrant les cordes, remit le violon en ordre.
Il joua un morceau si beau et si clair qu’il enchanta la salle entière.

La musique cessa. Le commissaire-priseur dit d’un ton très doux et rieur :
«Que m’offrez-vous, Messires ?»
et l’exhiba avec grand sourire.
Mille euros ! Qui dit deux ? Qui dit trois ?
Trois mille, quatre mille… Une fois…
Les enchères n’en finissaient plus. Pour dix mille, le violon fut vendu.
La salle applaudit : «Bravo ! Bravo !» Et des larmes de joie coulaient à flots.

Mais qu’est-ce qui a changé le prix du violon ?
D’où viennent l’harmonie et la beauté du son ?
La réponse était simple, il fallait l’admettre : le violon fut touché par la main du maître.

Pas mal de personnes à la vie désaccordée, écorchées, seules et désœuvrées,
évalués à bas prix, sans beauté, sans renom,
ont des choses en commun avec ce vieux violon…
Chômeurs, exclus à la main tendue, bientôt peut-être «adjugés et vendus».

Mais le Maître arrive, c’est une nouvelle histoire.
Pour une foule incrédule, c’est dur de croire au changement intervenu dans la vie d’un être qui s’est laissé toucher par la main du Maître.

Ainsi de nos vies, sœurs et frères, la nôtre et celle de ceux qui nous entourent.
Pauvres que nous sommes, touchées par la main du Maître, par la main de Dieu,
nos vies valent cher, très cher, aux enchères du Royaume.

C. Lacroix