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PENURIE-N°36

                                       feuille paroissiale N°36                         Pénurie ! Nous vivons un temps d’incertitude, et pauvres bougres que nous sommes nous avons bien du mal à comprendre les tenants et les aboutissants, les enjeux, des débats actuels. D’aucuns nous prônent la libéralisation des règles dans le but de créer plus d’emplois. Comment ne pas avoir le désir intense de fournir un job à ces trois millions de concitoyens qui n’ont d’autres moyens de subsistance que les minima sociaux, affublés des reproches d’assistanat de celles et ceux qui ne cessent de se plaindre des charges exorbitantes qui les étouffent. D’autres crient à la déréglementation, à la fragilisation et la précarité du travail. Le pays serait irréformable pour certains, pour d’autres il faut sauvegarder les acquis sociaux gagnés de haute lutte.

Heureux celui qui sait ! Conséquence, nous sommes tous touchés, le manque d’essence vient nous rappeler que nous sommes dépendants et fragiles. Nous sommes interconnectés les uns aux autres en temps de paix comme en période trouble. Le camionneur, l’ouvrier de la raffinerie, l’infirmière ou le médecin, l’éboueur ou l’ingénieur, chacun est utile, il suffit que l’un d’entre nous fasse défaut pour que tout se grippe ! Cela devrait nous inviter à plus de considération pour l’autre. Nous avons souvent la fâcheuse habitude de croire que l’herbe est plus verte dans le champ du voisin. La flexibilité des horaires de travail, l’incertitude de l’avenir, la pénibilité… sont pour certains le quotidien de la vie. Il n’y a pas de sot métier, nous avons besoin de chacun, notre respect devrait être la première des gratifications.

Pénurie d’essence et nous sommes paralysés. Notre vie aujourd’hui dépend des sources d’énergie. Ecole, loisirs, travail… rien ne se fait sans déplacement. Nous ne pouvons imaginer vivre sans frigo, sans lave-linge, sans ordi, sans smartphone…. Et pourtant ? Notre surconsommation épuise la planète, nous vivons insouciants du futur, les suivants se débrouilleront comme les marins quand ils sont en mer ! l’égoïsme, l’individualisme sont exacerbés

Une seule voie de salut : la sobriété heureuse !

« La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans les greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chacun suffit sa peine. » Pas sûr que ces paroles du Christ soient audibles aujourd’hui ? Je vous imagine lisant le chapitre 6 de Matthieu pour tuer le temps en faisant la queue plus d’une heure pour 30 litres d’essence dans le réservoir !

Ah oui, j’oubliai, bientôt l’Euro de football, tout va rentrer dans l’ordre !

Un peu d’humour l’abbé, bonne semaine à tous !

Abbé Bruno