N°82-CLIVER

feuille paroissiale N 82

 

Cliver, voilà un verbe qui prend la pole position depuis quelques temps. Ce verbe autrefois utilisé en joaillerie : « Fendre un diamant ou une pierre suivant ses joints naturels, au lieu de le scier », ce verbe trouve une place de choix dans les commentaires politiques.

« UNTEL a pris le parti de cliver le débat en opposant artificiellement deux gauches. L’une « forte », la sienne – forcément la sienne – et l’autre la « molle », celle de son concurrent. »

Ainsi donc les verbes diviser, séparer, désunir sont quelque peu mis à la trappe au profit de ce verbe récemment apparu : « Cliver ».

Certains mettent en avant ce qui oppose pendant que d’autres aimeraient faire bouger les lignes des vieilles frontières pour recomposer au-delà des oppositions idéologiques : il n’y a plus ni gauche ni droite.

Dans l’Evangile c’est le Malin, le démon qui est considéré comme le diviseur. Certes Jésus annonce que la Foi sera source de division en Luc 12, 52 :  « Désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois ; le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère ». Mais il ne cesse d’inviter à la réconciliation et à la paix : « la paix soit avec vous ».

Face au clivage, nous sommes appelés à vivre la communion. Nos différences sont une richesse, loin d’opposer, de cliver, nous pouvons assembler à la manière du corps.

 « Le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ.  C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit. » Corinthiens 12

Ainsi donc c’est l’Esprit qui permet de dépasser tous les clivages pour vivre une communion.

Puissions-nous face à tous les clivages du temps être des femmes et des hommes de paix qui se laissent habiter par la prière de St François : « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix, Là où est la haine, que je mette l’amour. Là où est l’offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l’union. »

A tous une bonne semaine, sans clivage !

Abbé Bruno