N°119- DEUX SACS HUMIDES

feuille paroissiale N 119

 

« Deux saques fraiques y’ne s’réchutent pon l’un l’aut’ » (traduction : deux sacs humides ne peuvent sécher l’un contre l’autre ». Nous pouvons monnayer ce proverbe de bien des façons : deux pessimistes ne se remonteront jamais le moral, deux aveugles ne pourront jamais s’aider à trouver le bon chemin…. Ainsi donc nous avons toujours besoin de celui qui est différent, qui est autre.

Néanmoins, naturellement nous allons retrouver celles et ceux qui nous ressemblent, celles et ceux qui pensent comme nous, qui ont les mêmes opinions, les mêmes convictions qui sont du même milieu social, du même bord : les entre’nous. Pas de danger d’être contredit, d’être déstabilisé, bien au contraire je suis conforté dans mes opinions, mes prises de position. Certes, cela peut être bon pour la santé, bon pour passer des nuits tranquilles… mais ai-je des chances de me laisser émouvoir, transformer, de m’enrichir, de tendre vers une certaine Vérité ? Deux timides auront du mal à mettre de l’ambiance, à contrario deux forts tempéraments risquent de mettre le feu à la poudre.

Le 14 janvier dernier à l’occasion de la journée mondiale des migrants (instaurée depuis 1914) le pape disait : « Ce n’est pas un péché d’avoir des doutes et des craintes. Le péché, c’est de laisser ces peurs déterminer nos réponses, conditionner nos choix, compromettre le respect et la générosité, alimenter la haine et le refus. Le péché, c’est de renoncer à la rencontre avec l’autre. »

« Le péché c’est de renoncer à la rencontre avec l’autre ». Certes nous pouvons recevoir cet appel en ce qui concerne l’accueil de l’étranger, mais nous pouvons aussi l’entendre pour toute relation dans le milieu de travail, dans nos familles, nos associations, nos communautés chrétiennes. Si nous l’appliquions, bien des incompréhensions, des paroles intolérantes disparaitraient. Oui c’est bin vrai : « deux saques fraiques n’s’ réchuteront jamais tousdis l’un l’aut’ ». En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens faisons nôtre ce proverbe !

Bonnes semaines à vous !

Abbé Bruno