N°128-Pour une Eglise de la Miséricorde
Pour une Eglise de la Miséricorde.
Lundi dernier, c’était jour de fête, je baptisais une petite cousine : Manon. Vincent et Anne, ses parents, me contactaient il y a quelques mois pour me demander si j’étais ok pour baptiser leur premier enfant. Avec joie. Proche de Vincent, de ses parents, je connais sa foi. Il y a peu Vincent était engagé dans le scoutisme. Je fus son aumonier, quelques années.
Comme beaucoup de couples aujourd’hui, Vincent et Anne se sont connus au cours de leur études, entrés depuis quelques années dans la vie active, ils s’implantent dans une nouvelle région et viennent de s’acheter leur maison. Le mariage, on y pense mais ce sera dans quelques années. « Laisse-nous prendre pied ».
J’invite, comme il se doit, mes jeunes parents à prendre contact avec leur nouvelle paroisse, leur curé, et à suivre la préparation au baptême au sein de celle-ci.
Waouh ! l’entretien avec ce curé commence par une apostrophe : « parents, vous n’êtes pas mariés ! j’espère que vous ne communiez pas lorsque vous participez à l’Eucharistie ! ». Pas mal pour une mise en bouche. Ils furent tout de suite au parfum. Cela donne envie de s’insérer au sein d’une nouvelle communauté, n’est-ce pas ?
« Etes-vous sûr M L’abbé d’être assez pur pour présider ce sacrement source et sommet de la vie chrétienne ? ». Comment révéler le visage de bonté et de miséricorde du Père que Jésus est venu annoncer ? Comment ne pas penser à ce groupe de scribes, de maître de la Loi prêts à lapider la femme pécheresse quand Jésus les interpella : « Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre ! » ?(Jn 8)
Si quelques-uns se trouvent confortés dans une Eglise tour d’ivoire ouverte aux purs, aux « entre-nous », comment ne pas souffrir lorsque l’Eglise loin d’aller à la rencontre des générations nouvelles avec ce qu’elles portent comme générosité mais aussi comme appels à la conversion, cette Eglise s’arqueboute sur un code de lois. « La loi est faite pour l’homme et non l’homme pour la Loi ». Comment la fraicheur du message du Christ, qui pourrait être si proche de nos contemporains, peut-il être dévoyé ? Merci Seigneur de nous avoir donné en cadeau ce bon pape François ! Merci Seigneur pour ton pardon et ta miséricorde. Qui suis-je pour que tu penses à moi, pour que tu m’aimes, je ne mériterai jamais le don de ta grâce.
Suite à ce dimanche de la divine Miséricorde, bonne semaine
Abbé Bruno