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N°140-SATISFECIT ou INQUIETUDE ?

feuille paroissiale N 140

Satisfecit ou inquiétude ?
Ces dernières semaines de l’année scolaire sont l’occasion de vivre une relecture, un bilan des différentes activités de l’année qui vient de s’écouler. D’aucuns ont absolument besoin de se rassurer, tout va bien dans le meilleur des mondes, nulle place au doute. Pourquoi remettre en cause ce qui ne va pas si mal, ma foi ? Le plus petit dénominateur est en place depuis des années et tout le monde s’en contente.
Si nous avons reçu la mission d’évangéliser, si par grâce ou par conviction nous participons à cette tâche, nous ne pourrons jamais être satisfaits, quand bien même la réussite nous semble évidente.
L’inquiétude nous la partageons avec St Paul dans sa lettre aux corinthiens :
« Annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! Certes, si je le fais de moi-même, je mérite une récompense. Mais je ne le fais pas de moi-même, c’est une mission qui m’est confiée. » 1 Co 9,16
Annoncer l’Evangile à notre époque est un sacré défi ! Un défi contre l’emploi du temps; L’échelle des priorités ne laisse guère de place au spirituel. A l’école n’en parlons pas, même si celle-ci arbore le titre d’un saint du passé. Il y a « les matières fondamentales » : Maths, français et j’en passe et puis toutes les options, comment caser une heure, dite de caté, au milieu de cet emploi du temps déjà saturé, d’ailleurs « si on prend les paramètres de tout le monde, on n’est pas sorti de l’auberge ! ».
Si l’école « catholique », « privée » (si vous préférez), n’a pas dans ses priorités le souci d’annoncer Jésus-Christ aux jeunes de ce temps, comment ne pas être inquiet ? Certes il faut ramer, les parents eux-mêmes n’ont pas ce souci en y confiant leurs enfants, et pourtant en sommes-nous si sûrs ?
Cette semaine, belle rencontre des servants d’autel, ils sont charmants, plein d’enthousiasme, ils arborent de magnifiques aubes. Anne-Marie les bichonnent, on aimerait les voir beaucoup plus souvent au pied de l’autel. Oh là là : équitation, musique, piscine, foot, natation synchronisée, judo…. Vous croyez que chacun a comme cela une activité périscolaire, non non, ils sont tous pluridisciplinaires nos petits gaillards. Il faut jongler, avec beaucoup de difficultés, au milieu de toutes ces activités et puis il y a l’ordi, la tablette, le week-end avec papa et j’en passe….
Certes un bilan n’est pas fait pour tomber dans la sinistrose, il est beau de voir tant de bénévoles, tant et tant d’acteurs se dépenser sans compter pour transmettre la Parole. Nous avons de bonnes raisons de croire que tout ce qui est semé un jour, lèvera demain. Merci à chacun. Avec vous, mon cœur d’apôtre ne s’endormira jamais avec la certitude du travail accompli, à chaque instant l’inquiétude est là, comment trouver les mots, quels moyens mettre en œuvre pour que les jeunes, les femmes et les hommes de ce temps connaissent le Christ et s’attachent à Lui ?
Vive l’été !