N°142- Sacralisation ou banalisation

feuille paroissiale N 141

 

Sacralisation ou banalisation.

Drôle d’époque que la nôtre où tout semble anodin, mis au même niveau. Où le résultat d’un match de foot peut avoir la une des journaux et le sauvetage d’enfants Thaïlandais venir en fin de journal. Où la côte de popularité est plus importante que le contenu de la dernière loi votée au parlement. Le manque de respect semble parfois un fait de société acquis et non remis en cause. Je manifeste ma désapprobation en brûlant une voiture au bas de l’immeuble. Je viens de terminer ma canette de bière, fenêtre ouverte je la balance sur le bas-côté, nos fossés deviennent des décharges à ciel ouvert… alors comment ne pas nous étonner que parfois l’attitude d’aucuns à l’intérieur d’une église ouverte, d’une célébration et même l’acte de communier soit désinvolte !

A contrario, certains amplifient à l’excès le sacré. Les attitudes deviennent ostentatoires, je montre que je suis différent, que je ne fais pas partie du troupeau du commun des mortels. Tout est régulé, les fleurs sur l’autel, la place de la femme dans la célébration, l’accès ou non à telle ou telle partie de l’espace….

« Crois-moi femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père » Jn 4, 21. Jésus annonce ainsi à la Samaritaine que Dieu est présent en tout lieu et en tous : au secret de ma chambre, sur le bord de la Canche, au-devant du tabernacle. Tout l’espace, tout être vivant devient lieu de la rencontre avec le Tout Autre. « Vous aussi vous êtes intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu, dans l’Esprit » Ephésiens 2, 22. Le Christ était sur la croix, il expira « et le voile du temple se déchira de haut en bas » Mtt 27, 51, il n’y a plus de derrière le voile du temple : l’espace sacré, le saint des saints, lieu de la présence de Dieu et au-delà l’espace profane. Tout devient lieu de présence du divin. « Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. » Gal 3, 28. Nous sommes tous appelés à être dés aujourd’hui ces créatures nouvelles en Christ. Tout cela mérite à tout instant : action de grâce et respect.

Entre sacralisation et banalisation un seul mot peut orienter notre conduite : le respect. Et cela peut se vivre en toute simplicité, n’est-ce pas ?

Vive l’été, bonne semaine à chacun d’entre vous !

Abbé Bruno