N°146-Un pont s’effondre
Un pont s’effondre !
Un pont qui reliait les deux parties de la ville de Gênes, encaissées entre la mer et la montagne. Des personnes perdent la vie, des familles sont dans le deuil, des centaines de personnes dont l’appartement est sous ce pont ne pourront retourner dans leur habitation, ce sont dorénavant des centaines de milliers de personnes qui, pendant plusieurs années, vont galérer pour rejoindre leur lieu de travail, pour transporter les marchandises qui transitent par ce passage obligé : La galère.
Le pont est fait pour contourner un obstacle, pour relier non seulement deux territoires mais surtout des personnes, il permet les échanges, il est comme l’artère par où transite la vie allant du cœur aux poumons, du cerveau à l’extrémité des pieds.
Nous avons besoin de ponts. Chaque jour, par nos rencontres, par nos responsabilités diverses, par nos activités : nous échangeons, nous tissons des liens.
Parfois, c’est la catastrophe : le divorce, la séparation, l’exclusion viennent à jamais casser des attaches qui paraissaient solides, immuables, des liens vitaux qui permettaient à l’enfant de grandir en paix, à l’équipe de fonctionner à plein régime, à la communauté des nations de collaborer dans une entente cordiale…
Tous, nous sommes invités à construire des ponts, mais aussi à les entretenir, car la fissure d’un moment peut devenir, bien longtemps après, la cause d’un drame insoupçonné et irréversible. Le béton qui semble armé pour la vie peut n’être d’un château de cartes. Examinons le tablier, éliminons la rouille qui ronge les haubans, entretenons le parapet.
Au temps de Jésus la tour de Siloé s’est effondrée faisant 18 victimes, (Luc 13,4) Jésus fait taire celles et ceux qui cherchent un coupable, mais il invite chacun à se convertir, à transformer sa vie. Que la chute du pont de Gènes, soit un appel à refuser toute rupture, à tisser des nœuds solides qui résisteront à l’usure du temps.
Bonne semaine à Tous
Abbé Bruno