N°324-chronique d’une famille ordinaire

feuille paroissiale N 324

 

Chronique d’une famille ordinaire.

Hier, je célébrais les funérailles de tante Nicole. Elle était la benjamine d’une famille de huit enfants. La petite dernière, qui fut quelque peu gâtée par mes grands-parents. Une place finalement peu enviable. Nicole est restée au service de ses parents. Elle épousa Bernard et eurent trois enfants. D’une santé fragile, Nicole affronta une série d’épreuves : la perte de son mari puis de son fils aîné, subitement. Sans trop de ressources, Nicole vécut dans une certaine précarité mais avec courage elle remonta la pente. Un rien pouvait lui faire plaisir : une visite, une attention, l’après-midi du jeudi au club des aînés, la partie de belote ou de Triomino.

Les grands repas furent toujours à l’honneur dans la famille : Nouvel an, concours agricole d’Audruicq, communion, profession de foi, mariage… Tout le monde est là, ils resserrent les liens. Nous sommes de cette famille, une belle famille. Tout commence à la table des enfants dans la cuisine, petit à petit nous montons en grade, le jour de la profession de foi nous trouvons notre place à la table des adultes. Une table en T, le grand-père (patriarche) au centre entouré de ses fils, puis ce sont les beaux fils, les filles et belles filles, enfin les cousins en ordre chronologique…. Hélas, un jour je me retrouve à la barre transversale du T.

Que de souvenirs ! La chaine ne s’interrompt pas : dimanche nous nous retrouvons chez Marie-Christine et Christian pour les 60 ans de celui-ci. Là encore tout le monde est invité, la maison est grande, une sous-pente dans le jardin permettra de se mettre à l’abri si le temps se dégradait.

Bon gré mal gré, chacun trace sa route, nous pouvons même nous réjouir de la réussite des plus jeunes. Nous commençons à avoir bien des difficultés à mettre un prénom sur la tête de chacun d’autant que « les valeurs ajoutées » s’accumulent. D’où l’intérêt de ces rassemblements épisodiques, histoire de remettre à jour l’organigramme !

Et le bon Dieu dans tout ça  ? Je ne sais ! la transmission a beaucoup de mal à se faire. Mais je sais une chose, c’est qu’Il regarde chacune et chacun d’entre-nous avec le même enthousiasme. Ma seule espérance est de nous retrouver tous, un jour, autour de l’immense table du banquet avec les « viandes grasses et les vins capiteux » promis, pour la belle fête des retrouvailles. Dieu sait qu’elle sera belle ! Puissions-nous déjà y goûter chaque jour en semant l’amour et la fraternité autour de nous !

Bonne semaine à tous

abbé Bruno