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N°348-Couches culottes

feuille paroissiale N 348

 

« Couches culottes ? pourquoi pas !

C’est sérieux, nous sommes dans un atelier de formation en théologie. L’intervenant choque une brave dame, bon chic bon genre, « Eh oui, Jésus bébé a dû porter des couches-culottes ». « Mon père, comment pouvez-vous parler ainsi ! »

Il est vrai qu’il fut préférable de parler de langes, n’est-ce pas ? D’autant que dans langes, il y a anges !

Trêve de plaisanterie, comment entrer dans la profondeur, la largeur, la hauteur de l’amour de Dieu comme nous le dirait St Paul, en nous laissant toucher par ce beau mystère de l’Incarnation ? Eh oui par amour, rien que par amour, le Verbe s’est fait chair, Dieu s’est fait l’un de nous en Jésus-Christ, en tout excepté le péché. Eh oui, non seulement nous accueillons le scandale de la croix mais aussi celui « des couches culottes ». Eh oui, Jésus de Nazareth a partagé en tout la vie des hommes, c’est la Kénose, Dieu s’est abaissé devenant en tout l’un des nôtres, pis que cela prenant la dernière place celle de l’esclave. Oui il y a de quoi être choqué, car Dieu est grand.

« C’est le mystère de l’Incarnation qui m’a converti… Je me disais : le Fils de Dieu est descendu sur la terre pour sauver les hommes et convertir les pécheurs. Et cependant que voyons-nous ? Que de pécheurs il y a dans le monde ! Les hommes continuent à se damner. Alors je me suis décidé à suivre Notre Seigneur Jésus Christ de plus près pour me rendre plus capable de travailler efficacement au salut des âmes ». Antoine Chevrier Noël 1856

Ce beau mystère de l’incarnation, cette eau mêlée au vin en chaque eucharistie pour sacramentaliser l’alliance indéfectible du divin avec l’humain.

Disciples du Christ, il nous faut aller au cœur de ce mystère. Le ciel n’est pas là-haut, il est ici dans le concret de nos vies. Nous ne sommes pas de purs esprits, nous mettons la main à la pâte, la main dans le cambouis. Ne nous construisons pas un imaginaire spirituel, virtuel, déconnecté de la pâte humaine. Jésus est là, dans l’affamé, le malade oule prisonnier, l’exilé et l’étranger, « Chaque fois que tu l’as fait à l’un de ces petits que sont mes frères, c’est à moi que tu l’as fait ». Oui, il n’y a rien de choquant, Jésus peut porter des couches culottes. D’ailleurs, Un peu d’humour ne fait pas de mal en ces temps si rudes !

Bonne semaine.

Abbé Bruno