1

N°354- Devenir Patient

feuille paroissiale N 354

 

Devenir Patient :

Signe que nous vieillissons, nous apprenons que la maladie affecte nos proches et nos connaissances. Cela nous touche, nous bouleverse. Leur vie d’un coup en est transformée. Il faut assumer le choc du diagnostic, le ciel leur tombe sur la tête, puis commence un long chemin de croix qui, d’examens en examens, de traitements en traitements, apporte son lot de consolation et d’espoir mais aussi d’inquiétude et de découragement. La maladie est devenue dominante, elle occupe l’espace et le temps. Elle met un terme au travail, aux passions, aux envies, les relations amicales et même familiales sont distendues, d’aucuns s’éloignent ne sachant comment appréhender le mal, d’autres se font plus présents proposant mille et une attentions.

L’insouciance de la jeunesse n’a qu’un temps, nous oublions que ,dès que la vie paraît, la fragilité est au rendez-vous. Tant que l’existence nous comble de bienfaits, nous faisons semblant de feindre que des petits, des enfants luttent eux-aussi contre le mal, que le handicap bouleverse la vie de beaucoup.

Puissent l’humilité, l’action de grâce et la compassion habiter nos jours. Fragile, je suis avec toi ami lecteur. Au-delà des petites misères quotidiennes, que je sache goûter au bonheur de pouvoir agir en pleine possession de mes moyens physiques et mentaux et que je puisse prendre soin de celles et ceux qui en sont privés.

Mon frère atteint par le mal, reste un frère, un homme, digne d’attention, il n’est pas qu’un malade. Comme pour le Bartimée de l’Evangile, je ne peux le laisser sur les bas-côtés de la route, je souhaite qu’il laisse un jour tomber son manteau de mendiant, sa blouse de patient, son bandana pour marcher joyeux à la suite du Christ.

Je sais que ma vie a une fin, je fais confiance. Plus d’une fois j’ai goûté ici-bas aux joies de l’éternité, je ne peux attendre que le règne de Dieu, un règne de paix, de fraternité et d’amour se réalise en ce monde. Qu’aux jours d’épreuves je puisse faire mienne la prière de St Charles de Foucauld : « mon Père je m’abandonne en toi ! »

Bonne semaine

Abbé Bruno