N°429- “Voulez-vous partir vous aussi ?
« Voulez-vous partir vous aussi ? »
Jésus connait l’adversité. Nous sommes au chapitre 6 de St Jean, les Juifs récriminent contre lui parce qu’il a dit qu’il était « le pain descendu du ciel ». Comment le fils de Joseph le charpentier peut-il parler ainsi ? Comment peut-il nous donner sa chair à manger ? En effet, Jésus, dans la synagogue, leur dit : « Celui qui mange ma chair, je le resusciterai au dernier jour. » Beaucoup de ses disciples qui avaient entendu, déclarèrent : « cette parole est rude ! qui peut l’entendre ? ». A partir de ce moment beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.
Les paroles de Jésus sont exigeantes, elles déconcertent, c’était vrai il y a deux mille ans, c’est vrai aujourd’hui. Qui peut entendre le message de l’Evangile ? Les ondes sont brouillées en permanence : la consommation à outrance, le temps qui file au milieu des multiples occupations, l’individualisme… Il nous est bon d’entendre : « chez nous on ne parle ni politique, ni religion », chacun est renvoyé dans son jardin secret.
« Aimer, c’est donner sa vie », « je ne vous dis pas d’aimer vos amis, mais d’aimer vos ennemis, d’ailleurs lorsque l’on te vole une chemise donne aussi ton manteau. Si l’on te gifle sur la joue droite, tend la gauche ! »
Ces paroles sont sans doute inaudibles, elles l’étaient hier, elles le sont encore plus aujourd’hui !
« Voulez-vous partir vous aussi » Ces paroles de Jésus me touchent énormément. Tout d’abord parce qu’elles me renvoient à ma liberté. Jésus ne me retient pas. Ces paroles me touchent, parce que celui qui les prononce doit être dans un certain désarroi, même s’il s’appelle Jésus. Il y avait des jours où une foule nombreuse venait l’écouter tout au long des heures au point que le jour baisse et que la faim se fasse sentir. Et voilà qu’arrive les jours de reniement. Hier comme aujourd’hui, il y a de bonnes raisons pour quitter le bateau, d’ailleurs « quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?»
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Bonne semaine,
Abbé Bruno