N°476-Un temps inutile ?
Un temps inutile ?
Au cours de ce carême, nous proposons le mardi soir, de vivre une eucharistie toute simple dans l’église de Campigneulles, suivie d’un temps d’adoration, le tout de 19h à 20h, une heure pour Dieu, que dis-je : une heure pour soi. Beaucoup m’ont dit leur difficulté à vivre ce temps de 25 minutes environ, ce temps dit d’adoration.
Vous imaginez : être là, dans le silence, assis ou à genoux, que sais-je ? sans but si ce n’est d’être là. Un temps improductif alors qu’il y a tant à faire…
Être là, parce que Dieu est là. Être là, poser ses valises, prendre un temps d’arrêt au cœur d’une journée. Une journée, où du matin au lever jusqu’ au coucher du soir, je m’affaire. Être là comme si je veillais un proche malade, être là tout simplement, parce que Dieu est là. Alors vraiment, je n’ai rien à lui dire ? A la manière de ces couples assis à la table du restaurant, l’un face à l’autre, chacun devant son smartphone, aucune conversation, excepté au terme : « bon alors on y va ? «, « ok ».
Comment ne pas goûter au plaisir de vivre le vide et pourquoi pas l’ennui. Je m’interroge souvent sur l’emploi du temps des enfants que ce soit le mercredi ou le samedi, enfilant activité sur activité, de la musique aux sports en tout genre, plus de place à l’ennui. N’est-Il pas bon de rêvasser ?
Oh rassurez-vous ce n’est pas 25 minutes où vous êtes laissé à vous-mêmes, non de temps en temps un petit fond musical ou un refrain viennent rompre les secondes et les minutes qui pourraient s’égrainer interminablement….
Et Dieu de me dire dans la prière de ce matin par le psaume 80 : « Ah ! Si mon peuple m’écoutait, Israël, s’il allait sur mes chemins ! Je le nourrirais de la fleur du froment,
je le rassasierais avec le miel du rocher ! »
Seigneur en ce temps donné, en ce temps offert, je viens goûter à la fleur du froment, au miel du rocher. Je suis là impatient, comme si tu n’avais rien à me dire. Et si je te disais tout simplement : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute. » je serai peut-être surpris !
Allez bon carême à chacun !
Abbé Bruno