N°419- EMERVEILLEMENT
Emerveillement.
Depuis quinze jours, je soigne une brûlure. Apparemment cela est totalement anodin, sans gravité, ma vie est loin d’être mise en danger. N’empêche, l’infirmier vient quotidiennement nettoyer la plaie et refaire le pansement. Tout cela est en très bonne voie, nous ne devrions plus en parler d’ici peu de jours. Mais comment ne pas s’émerveiller devant la capacité pour le corps, pour les organes, pour la peau de se reconstituer. A la manière d’une toile sous les mains du tisserand, je suis témoin émerveillé de cette peau qui jour après jour se répare.
Les cellules se multiplient à l’image de cette morula, qui dans le corps de maman ne cesse de se démultiplier pour former l’embryon donnant naissance à ce petit être doué d’intelligence et d’affectif.
Infiniment petit, infiniment grand, milliard d’étoiles et de planètes toujours en formation, toujours en expansion. Comment expliquer cela par le hasard ? Mes promenades printanières le long des jonquilles en fleur, les couchers de soleil sous un ciel nuageux, la mise bas du veau au pied de sa mère, tout cela concourt à l’approfondissement de ma foi au Créateur. Invitation journalière pour vivre en harmonie avec toute la création, entretenir la maison commune pour que les affres que l’homme lui inflige se réparent à l’image de la pauvre plaie qui se guérit sur l’un de mes mollets.
Tu fais pousser les prairies pour les troupeaux, et les champs pour l’homme qui travaille. De la terre il tire son pain :
le vin qui réjouit le cœur de l’homme, l’huile qui adoucit son visage, et le pain qui fortifie le cœur de l’homme. Les arbres du Seigneur se rassasient, les cèdres qu’il a plantés au Liban ; c’est là que vient nicher le passereau, et la cigogne a sa maison dans les cyprès ; aux chamois, les hautes montagnes, aux marmottes, l’abri des rochers. Tu fis la lune qui marque les temps et le soleil qui connaît l’heure de son coucher. Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient : les animaux dans la forêt s’éveillent ; le lionceau rugit vers sa proie, il réclame à Dieu sa nourriture. Quand paraît le soleil, ils se retirent : chacun gagne son repaire. L’homme sort pour son ouvrage, pour son travail, jusqu’au soir. Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur ! + Tout cela, ta sagesse l’a fait ; * la terre s’emplit de tes biens. Ps 103
Bonne semaine à tous.
Abbé Bruno