N°105-NICOLE
Nicole.
En ce vendredi matin, nous avons le cœur en peine. Une profonde tristesse nous envahit : Nicole nous a quitté.
Chaque vendredi matin, la maison paroissiale est en effervescence. L’abbé rédige sa petite feuille de semaine, Catherine et Chantal s’afférent à remplir les registres pour les baptêmes, Monique vient consulter les derniers courriers nécessaires à la comptabilité. Nicole fut la première, petit sac en bandoulière, elle sait qu’elle sera harcelée par les uns et les autres et que la photocopieuse une fois de plus tournera à plein régime. Pierre est déjà là avec les feuilles concernant la liturgie, Christine (une vraie papivore notre Christine) arrive avec ses « photocop » pour la catéchèse : « Nicole tu pourrais m’en faire quelques-unes en couleur ? », Josianne n’est pas loin, puis c’est Odile qui débarque (le club ACE redémarre mercredi prochain). Tiens voilà Claude le sécateur à la main prêt à fleurir l’église : « tu te souviens Nicole au temps où nous étions collègues chez BEUVAIN ? ». L’ambiance est joyeuse, la petite Margaux vient de naître, c’était l’anniversaire de Monique, la bouteille est mise au frigo, nous ne pourrons nous quitter sans un petit apéro. Entretemps, il y eut le café, interrompu par quelques coups de sonnette à la porte d’entrée, il a fallu accueillir d’aucuns pour une intention de messe, d’autres pour un certificat de baptême. Et Nicole de relire la feuille de semaine : « l’abbé vous avez oublié l’intention pour la famille Transgène, Hélène me demande d’ajouter trois intentions, vous ne trouvez pas que ce serait plus beau si ce nom propre n’était pas coupé en deux pour aller à la ligne… » et l’abbé remonte dans son bureau pour exécuter les consignes de Nicole. On se charrie, on se taquine sans une once de méchanceté. On s’inquiète, le mal de dos de Nicole persiste : « y a pas, ça va aller ! »…
Nicole n’est plus, elle nous manque terriblement, sa simplicité, son courage, sa délicatesse, sa générosité… c’était un trésor partagé…
Nous te la confions Seigneur, prends-en bien soin ! Nous le savons le mal tu le combats avec nous, n’empêche quelque fois on se demande si tu ne pourrais pas faire quelque chose, pourquoi es-tu resté sourd à nos prières ?
Nicole, tu seras toujours là chaque vendredi matin, ne nous oublie pas quand nous baissons les bras, d’une manière ou d’une autre, envoie-nous le message : « y a pas, ça va aller ! »…
Avec quelques larmes, bonne semaine à chacun !
Abbé Bruno