N°117-LEVE-TÔT
Levé tôt ce matin, je trainaille, j’adore cela…. Je me mets au repassage, cela ne me coûte pas ! et je pense à toutes celles et tous ceux dont le travail consiste à une tâche répétitive, toujours à refaire, toujours à reprendre : le ménage, le repassage, le travail à la chaîne… les mêmes gestes, aux mêmes endroits. Ce que tu as fait hier, tu peux le recommencer aujourd’hui. La chemise que tu avais repassée avec soin la semaine dernière, dans les plis, tu en prends soin de la même manière aujourd’hui. Ces travaux humbles apportent un tel bien être, il fait tellement bon d’entrer dans la maison propre, bien rangée, comment ne pas remercier avec chaleur toutes ces personnes qui améliorent notre quotidien. Je pense aux employés communaux, qui faute de glyphosate, désherbent nos caniveaux, ramassent les déchets des usagers malveillants…. Rien à voir avec tous les métiers créatifs ni en terme de feuille de paie, ni en reconnaissance et en valorisation. Celui ou celle qui l’accomplit s’investit, se réalise, y trouve son compte, certes au prix de beaucoup d’efforts et de responsabilités parfois.
Et cela me fait penser à la réflexion d’un ado il y a quelques jours :« Et toi l’abbé t’ en n’as pas marre. La messe c’est toujours pareil ! » « Eh bien non, Benjamin, la messe c’est jamais pareil ! d’abord sais-tu l’essentiel de ma vie n’est pas dans la sacristie ou derrière l’autel, il s’agit avant tout d’être au service d’un peuple, de rencontrer, d’écouter, de donner confiance, de former, d’annoncer…. Quant à la messe, c’est la reprise de toute cette vie, si riche, pour la remettre dans les mains de Dieu, mais aussi pour recevoir de Lui une parole, une présence, toujours renouvelées. J’imagine que le petit déjeuner d’un couple dans l’ordinaire des jours manque souvent de dialogue et d’inattendu, il ne peut en être de même au diner lorsqu’une famille se retrouve après une journée de travail, d’école, de loisirs. Et si nous relatons le dernier repas de Noël au milieu des cousins, des oncles et tantes comment imaginer la monotonie. Eh bien tu vois Benjamin la messe doit ressembler à ce banquet de fête plutôt qu’à un face à face où l’on a peu de choses à se dire. Ouvre grand tes oreilles et ton cœur, Dieu te surprendra toujours… »
Bonne semaine à toi, elle te surprendra, crois-moi.
Abbé Bruno