N°136-le malheur de Sophie.
Le malheur de Sophie. C’était dimanche, nous étions à table lors d’un repas de famille. Emilie nous raconte cette anecdote étrange. Dans leur quartier, ils sont très proches d’une famille avec trois enfants, ceux-ci viennent facilement leur rendre visite. En l’absence des parents ils sont mis à contribution pour la garde. Il y a quelques jours de cela Sophie l’aînée arrive tout pleurant. « Que se passe-t-il, tu as du chagrin », « Oui, papa et maman vont se marier », « mais c’est génial, il n’y a pas de quoi pleurer », « S’il se marient c’est qu’ils vont divorcer ! ».
Il y aurait sans-doute de quoi sourire à cette réflexion, n’est-ce pas ? Très vite hélas, le sourire devient bien amer car les pleurs de Sophie laissent entrevoir son angoisse. Dans sa classe plus de la moitié des enfants connaissent le divorce des parents, Sophie sait ce que cela engendre. Comme tous les enfants, Sophie, qui parfois vient mettre un peu d’embrouille à la maison, se sent en sécurité auprès de papa et maman réunis sous le même toit. Néanmoins que le mariage puisse devenir signe de divorce annoncé, cela est fort de café, et pourtant.
Au cours des entretiens préparant au sacrement du mariage, je pose toujours la question : « vous avez autour de vous des couples qui se séparent, qu’est-ce qui vous donne la conviction que vous avez des atouts pour aller jusqu’au bout, main dans la main ? » : « Le dialogue, communiquer ne jamais rester sur des non-dits, se surprendre pour ne pas tomber dans la routine, que le couple soit premier, prendre du temps à deux, avoir des projets… » A mon avis c’est pour cela que les parents de Sophie veulent se dire Oui pour toujours. Mais Sophie ne le sait pas encore, elle le découvrira plus tard !
A vous amis lecteurs en chemin vers les noces de platine,
Je vous souhaite une belle semaine !
Abbé Bruno