N°180-NOTRE DAME
Notre Dame.
Alors qu’il se promène, St François est poussé par l’Esprit à entrer dans l’église de saint Damien. Le Christ dit à François une parole personnelle bien précise. « Va et répare ma maison qui tu le vois tombe en ruines ». A l’époque de St François l’Eglise était ébranlée, notamment par l’hérésie Cathare.
Le Seigneur ne cesse de nous parler à travers des signes très concrets, à chacun d’ouvrir les yeux, d’ouvrir son cœur pour les reconnaître et entrer dans un chemin de conversion. Ami lecteur, profite de ces jours pour relire les récits de la résurrection du Christ dans les évangiles de Marc, Luc et Jean. Les disciples et les apôtres ne le reconnaissent pas, un signe leur permettra d’accueillir le ressuscité comme leur Seigneur et Maître : la fraction du pain, les linges pliés, les marques de ses clous, sa voix, sa quête de pain et de poisson.
Nous sommes au tout début de la semaine sainte. Notre Eglise est ébranlée depuis des décennies, depuis des mois : une société de consommation et de loisirs qui engendre l’indifférence, l’individualisme poussé à son paroxysme, le courant nietzschéen de la mort de Dieu, l’infidélité et les crimes commis par trop de ses membres…
Notre Dame est en feu, nous sommes tétanisés, meurtris, effondrés. Un joyau de notre patrimoine, un acte de foi au cœur de la Cité, au cœur de Paris est la proie des flammes, que va-t-il en rester ? La statue de Notre Dame scellée sur le pilier du chœur est intacte. C’est de toute les statues de Marie portant son enfant celle que je préfère. Au-delà du portail, la croix et la statue de Marie portant son fils mort, crucifié dans ses bras sont dressés au cœur des amas de bois et de cendres. Comment ne pas recevoir un signe fort. Sur le champ de ruine de notre humanité, c’est l’amour du Christ qui sauve !
Comment ne pas être touchés par l’action de ces pompiers, et de ces policiers qui au risque de perdre leur vie ont combattu et sauvé en partie notre basilique. C’est à nous aujourd’hui qu’il convient d’agir avec la même hargne, le même courage, la même abnégation pour reconstruire à la suite de St François : notre Eglise. Nous sommes les pierres vivantes de l’Eglise du Seigneur, « que notre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faisons de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux ».
Joyeuse Pâques à chacune et chacun. Alléluia !
Abbé Bruno