N°205-Lui seul mon Avenir !
Lui seul mon Avenir !
Aujourd’hui l’Eglise prie pour ses fidèles défunts. C’est un jour de tristesse et d’espérance.
Je pense évidemment à mon papa et à ma maman. Papa-courage, qui travaillait dur alors que bien souvent l’emphysème diminuant ses forces, il cherchait au fin fond de son aspiration l’oxygène qui venait à manquer. Maman-générosité qui affectionnait recevoir, rassembler autour de la table. Qui aimait disons-le diriger son petit monde. Un petit monde qui grandissant se faisait de plus en plus rebelle. Une maman qui désirait vivre ces dernières années à la maison, ce qui fut fait. Là est notre fierté. Charlotte et Hans, Bernard et Luce, Dany et Bérangère, voisins, amis et cousins, mais aussi les personnels de santé y ont beaucoup contribué… Il y a aussi les grands-parents qui emportent avec eux nos souvenirs d’enfance, là sont nos racines. Les oncles, les tantes, les repas de communion, de mariage, le jour de l’an, le concours agricole d’Audruicq… tout cela envahit mon cœur et ma tête en ce jour. Je pense aussi aux amis que j’ai accompagné jusqu’au bout du chemin : Eric, Damien, Augustin et tant d’autres… je pense à tous les paroissiens qui me sont si chers et dont beaucoup vivent l’absence comme une plaie qui n’en finit pas de se cautériser…
Qu’il est bon de laisser bercer la mélancolie à l’ombre de la foi. Qu’il doit être bien triste de ne pas puiser dans les paroles du Christ l’espérance de nous retrouver aux noces de l’Agneau, à la table du Royaume. Merci Seigneur d’être venu partager notre humanité, jusque-là, jusqu’à l’agonie. Tu nous montres que jusqu’au dernier souffle l’amour se répand, que le corps ensemence la terre, que ton Père viendra nous chercher. J’aime les dernières lignes de frère Léon, je les médite très souvent : « Et quand je parviendrai au terme de la route pénétrant dans le rien que je dois devenir, dans la totale nuit s’abolira le doute si Dieu vient m’y saisir, Lui seul mon Avenir ! »
Bonne semaine
abbé Bruno