N°206-La Chasteté
La chasteté.
En ce moment je lis un magnifique petit bouquin : d’Adrien CANDIARD (frère dominicain) à propos de la lettre de St Paul à Philémon. Une magnifique lettre de Paul empreinte de respect pour Philémon. Paul recommande à Philémon d’accueillir son esclave Onésime non plus comme un esclave mais comme un frère qui a reçu lui aussi le baptême en Christ. Paul remet Philémon devant un choix libre.
Adrien CANDIART nous redit en quelques mots la grandeur de la chasteté :
« il ne suffit pas de vouloir le bien des gens pour leur faire du bien. L’affection n’est pas toujours libératrice. Nous connaissons tous des parents à l’amour étouffant, des belles mères envahissantes, des amis tellement présents qu’on ne s’entend plus respirer. Il est des baisers qui asphyxient. Des « pères » plus ou moins spirituels qui veulent imposer, avec leur affection, leur autorité et leur pouvoir. Vive la vertu de chasteté.
La chasteté n’est pas l’absence de relations sexuelles : selon sa définition la plus classique, elle consiste à n’aimer dans l’autre, rien d’autre que lui-même. C’est l’aimer pour ce qu’il est, et non pour ce qu’il m’apporte ; Il y a des manières d’aimer qui sont des manières de dévorer – comme on dit que l’on aime la viande, ou le chocolat. Me servir de la personne que je dis aimer pour mon simple plaisir sexuel n’est qu’une des nombreuses manières qu’on peut avoir de consommer quelqu’un. Je puis parfois m’aveugler au point de croire que cette manière de faire s’appelle l’amour.
L’amour chaste, l’amour qui ne met pas la main sur l’autre, est un effort, une véritable ascèse, surtout quand je suis convaincu que rien ne me fait agir que le souci du bien de l’autre : je ne veux que lui éviter une erreur, un échec, une souffrance. Peut-être ne vois-je plus en lui une personne à aimer, mais une occasion de déployer mes qualités de Saint-Bernard, mon besoin pathologique d’être enfin nécessaire à quelqu’un. »
Je vous souhaite une semaine chaste !
Fraternellement
Abbé Bruno