N°231- Va trouver mes frères.
Va trouver mes frères.
Nous vivons vraiment un moment étrange. Un petit virus, invisible à l’œil nu, a envahi l’espace de nos vies. Tout s’est arrêté. A l’exemple de l’actualité plus rien ne semble exister en dehors de lui. Il nous conduit à vivre à contrario de nos existences. Nous sommes des êtres de relation, nous sommes faits pour vivre ensemble, la famille est un trésor lieu de tendresse et de câlins. La bise, le serrage de mains expriment l’amitié, la reconnaissance, l’importance donnée à autrui. Qu’est-ce qu’une vie sans tendresse, sans câlins ? L’homme est fait pour s’activer, créer, construire, travailler. Pendant que certains œuvrent sans interruption pour maintenir les choses essentielles de la vie : la santé, les transports de marchandises, la distribution des aliments…. D’autres sont rétribués pour rester sagement à la maison, c’est le télétravail ou tout simplement la télé… Les enfants grandissent au milieu de leurs copains, leur vie se concentre sur les apprentissages, l’école à la maison n’est pas sans intérêt, si ce n’est que les uns engrangent pendant que d’autres sont délestés, largués…
Nous allons réapprendre à vivre ensemble d’une toute autre manière. Comment vivre en relation à travers un masque, certes les mots ont leur importance, mais l’expression d’un visage : la joie, la tristesse, l’anxiété d’un moment, la réprobation, la complicité… rien de cela ne traverse le tissu.
« Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni ! c’est-à-dire, Maître! Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur. » Jean 20
Être disciple du Christ, c’est faire corps ensemble. La foi se partage, se construit au sein d’une fraternité. L’Esprit-Saint est donné à l’Eglise rassemblée, c’est ce que nous fêterons dans quelques jours dans la très belle fête de la Pentecôte. Saul de Tarse sur le chemin de Damas est envoyé à la rencontre d’Annanie, puis de la communauté des frères à Jérusalem.
Un vrai défi est devant nous, comment reprendre le chemin de la rencontre, du partage, dans un contexte de distanciation physique, d’assemblées restreintes ? Comment se reconnecter avec les enfants, les plus jeunes qui furent invités à prendre le large ? Plus que jamais, nous sommes appelés à inviter, entrainer, rassembler, partager « l’Espérance qui nous habite » pour que se construise le Corps du Christ, annonciateur de la table du banquet céleste où tous nous aurons notre part à la suite des petits, des estropiés, des blessés de notre monde. Il est temps d’entendre Jean-Paul II nous dire « qu’as-tu fait de ton baptême ? » d’entendre le Christ me dire, te dire : « lève-toi et marche !
A très bientôt ! Abbé Bruno