N°261-Nous n’entrerons en Dieu que lorsque nous serons dépouillés de tout avoir
« Nous n’entrerons en Dieu que lorsque nous serons dépouillés de tout avoir. » « Dieu est la pauvreté absolue ; en lui il n’y a pas trace d’avoir, de possession ; Dieu est riche en amour et non en avoir. Être riche en amour et être pauvre, c’est exactement la même chose ; Dieu est un infini de pauvreté. La propriété est le contraire même de Dieu. » F VARILLON
Dieu sait que nous aimons posséder des biens. Parce que nous avons peur de l’avenir, nous voulons la sécurité matérielle, pour nous même, pour nos proches. Parce que les biens que nous possédons sont signes de notre réussite, des efforts fournis au jour le jour pour être utile à nos proches à notre monde. Ils sont signe de reconnaissance, gratification pour le travail fourni. Certains d’entre-nous ont la chance d’hériter, derrière quelques sommes d’argent ou quelques meubles et biens, il y a toute l’histoire de nos parents, de notre famille, leur labeur, leur désir de nous mettre à l’abri, beaucoup se sont privés pour nous permettre de réussir, d’obtenir plus qu’eux. Nous voyons bien que l’amour est présent dans cette richesse mise à notre disposition.
Nous savons aussi que derrière l’argent l’accumulation de biens il peut y avoir aussi beaucoup d’égoïsme, parfois de malhonnêteté, de trafics divers, de coups tordus…
Il y a la chance, la Barraca, être là au bon moment, au bon endroit et savoir la saisir. Ceux qui sont nés sous une bonne étoile dans un pays et une famille prospère, celles et ceux qui naissent à la vie dans une favela de RIO, un bidonville de BOMBAY, un camp de réfugié en Syrie….
Cette semaine André faisait son entrée en EPHAD, son neveu lui apportait un petit meuble pouvant prendre place dans sa chambre, la télé, quelques photos souvenirs retraçant les étapes de sa vie, les membres de la famille, les vivants, mais aussi ceux « partis » plus tôt : ses parents, sa sœur, quelques livres, quelques souvenirs, un livre de prière, un crucifix, une statue de Marie…
« Nous n’entrerons en Dieu que lorsque nous serons dépouillés de tout avoir ». Eh oui le poids d’une vie ne se mesure pas en liasses d’argent, en m² d’immeuble, en hectares de terre… le poids d’une vie c’est le poids de l’amour partagé, donné. Heureuse es-tu Mireille à quelques encablures de ta Pâque, de ton passage vers le Seigneur, vers la vie. Heureuse es-tu sur ce lit qui t’accueille depuis des mois, entourée de tes 4 enfants, de leur conjoint et des 12 petits enfants, tous se tenant la main autour de toi pour chanter le Notre Père, et te dire ô combien ils t’aiment et sont fiers de toi, parce que tout simplement tu as fait de ta vie un service, parce que tout simplement malgré le péché et les faiblesses d’une vie, tu as donné le meilleur de toi, ta seule richesse.
Pauvre que je suis, je suis riche de t’aimer !
Bonne semaine, abbé Bruno