N°289-La culture de la rencontre ou le syndrome de la cabane
La culture de la rencontre ou le syndrome de la cabane, un choix de chaque jour !
Je me suis laissé toucher hier, lors de la journée de rentrée du doyenné par ces deux expressions. La première est tirée de l’encyclique du pape François : Fratelli Tutti. Il s’agit de s’ouvrir au monde, aux autres. Pour que « face aux manières diverses et actuelles d’éliminer ou d’ignorer les autres, nous soyons capables de réagir par un nouveau rêve de fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots ».
Il n’y a pas d’Espérance sans fraternité, de cela je suis profondément convaincu. C’est un rêve réalisable au jour le jour, à notre porte, dans nos différents lieux de vie. Rêve qui fut si bien déclamé, le 28 août 1963 par Martin Luther King. “Je fais le rêve qu’un jour, les petits enfants noirs et les petits enfants blancs joindront leurs mains comme frères et sœurs” Rêve du pape François et du grand imam d’Al-Azhar au Caire. Face à une humanité blessée par tant de divisions et de fanatismes idéologiques, le pape et le grand imam d’Al-Azhar montrent que la promotion de la culture de la rencontre n’est pas une utopie, mais la condition nécessaire pour vivre en paix et pour laisser aux générations futures un monde meilleur que celui dans lequel nous vivons.
Et puis il y a « le syndrome de la cabane ». Bien chez soi, j’essaie de sauver ma peau. C’est le repli sur soi, la défense de son pré carré, de ses droits acquis….
Je pense que pour nous chrétiens, il est temps de sortir de tout confinement, pour vivre la rencontre. Nous avons pu apprécier pour un temps de disposer de notre temps, de vivre des relations soutenues à l’intérieur de nos maisons, de nos appartements avec conjoint et enfants. L’horizon s’était rétréci jusqu’au kilomètre à la ronde et la liberté de sortir était d’une heure seulement….
Aujourd’hui nous pouvons renouer les relations, goûter la joie de la rencontre. Ce peut être avec les « entre-nous » avec celles et ceux qui portent les mêmes valeurs, les mêmes convictions, celles et ceux qui nous ressemblent. Cela nous conforte et même nous réconforte. Mais le monde n’est-il pas fait de diversité, n’est-ce pas sa richesse ?
J’ai appris avec la COVID à reconnaitre, eh oui, qu’il était possible même entr’amis de ne pas partager ce qui pour moi était une évidence. Aller à la rencontre ce n’est pas se confronter, partir en militance pour défendre coûte que coûte mes opinions. Ce peut -être essayer de comprendre pourquoi l’autre exprime des idées si différentes, qui parfois me choquent. La fraternité naît de cette rencontre. Celle du Christ avec la syro phénicienne. Marc 7,24)
Oui vraiment, préférons la rencontre fraternelle à la quiétude de la cabane !
Bonne semaine à tous
Amicalement
Abbé Bruno