N°294-n’oublie jamais que tu vas mourir et surtout n’oublie pas de vivre !
Bruno, n’oublie jamais que tu vas mourir et surtout n’oublie pas de vivre !
Je ne sais ce qu’il en est pour toi, lecteur. Il m’a fallu de nombreuses années avant de penser à ma propre mort. C’est vers l’âge de 30 ans, lorsque j’ai accompagné mon pépé dans les derniers moments de sa vie (peu d’années après mon ordination), que j’ai pris conscience que moi aussi, un jour, demain peut-être, ce sera mon tour de vivre le grand passage, la Pâque.
Cela ne m’effraie pas beaucoup. Le célibat y est sans aucun doute pour quelque chose, je n’aie pas de famille à charge. A contrario, quand nous accompagnons, comme ce fut le cas la semaine dernière, un jeune papa, Cédric, 35 ans, père de deux enfants, un certain vertige, une révolte nous habitent.
Je demande simplement dans ma prière, que si cela est possible, quelqu’un me tienne la main.
La pandémie que nous venons de vivre nous fait prendre conscience, plus que de coutume, que nous sommes bien fragiles, que les peuples sont fragiles.
Il ne sert à rien de cacher la mort, il nous faut l’affronter ensemble, toutes générations confondues. Ensemble, au coude à coude, solidaires, nous nous donnons de la force, nous faisons naître l’Espérance.
Mais je veux surtout en venir à la seconde partie de mon propos. Parce que tu sais que tu vas mourir, n’oublie pas de vivre ! Chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour est un cadeau. Il te faut enrichir le temps qui t’est donné de la capacité d’amour qui t’habite. Agis comme si ce jour était le dernier, va à l’essentiel, manifeste à ceux qui t’entourent combien ils comptent dans ta vie. Ne sois pas pingre en sentiments, ne cesse d’agir pour éliminer les mesquineries, les jugements hâtifs. Ne t’encombre pas du superflu, de l’illusoire. Choisis la Vie !
Oui, finalement, c’est parce que la mort t’attend que tu peux donner sens à ta vie. Grâce à elle, tu peux déjà goûter à la vraie Vie qui te sera donnée, il te suffit aujourd’hui d’être en accord avec cet Avenir !
Bruno, n’oublie pas de vivre ! Fraternellement
Abbé Bruno