N°364-CONSOLATION
Lecture de vacances :
CONSOLATION !
A l’instant de la mort de Thaïs, puis à nouveau à celle d’Azylis, dans mon inaccessible solitude intérieure, j’ai eu le sentiment d’être rejointe au cœur de ma souffrance et gagnée par un amour inégalé. Alors que l’horizon se recouvrait du manteau du deuil et que mon cœur se déchirait, j’ai ressenti un amour infini contenir ma plaie. Et tout au fond de moi résonnait cette consolation : « Je suis là, Et je t’aime. » Alors mon äme s’est apaisée, sans que je cesse de pleurer.
On dit souvent dans l’épreuve que le ciel nous tombe sur la tête. J’ai eu le sentiment qu’il descendait jusqu’à moi, sans fracas. Dans ce moment où la souffrance m’a privée de toute force, où jamais je ne me suis sentie aussi douloureuse, vulnérable, meurtrie, misérable, indésirable, j’ai expérimenté l’amour sans condition et sans limites. Et cet amour ne me quittera jamais. Je sais désormais que je suis aimée quoi qu’il m’arrive et quels que soient mes peines, mes errements, mes doutes et mes faiblesses.
Ma foi reconnait le nom de cet amour, celui qui ne chasse pas la souffrance mais l’accompagne de sa présence. Et je chante, le cœur en pleurs, la cantate quee Jean-Sébastien BACH avait écrite à la mort de son enfant, « Jésus, que ma joie demeure ». Cette joie qui assume la profondeur du deuil et qui apaise la désolation dans les profondeurs de l’âme. Elle porte en elle la plénitude de la consolation. Parce qu’elle permet de voir la lueur cachée sous le boisseau de la douleur. Et de croire au jour qui point. Elle nous ancre dans l’espérance, dans la certitude de l’éternité.
Anne-Dauphine JULLIAND (Consolation, édition j’ai lu)
Belle semaine à chacun.
Abbé Bruno