N°391-FIERTE
La fierté. Ce peut-être un sentiment détestable lorsqu’elle s’apparente à l’orgueil, à l’arrogance. Celle de celui qui se croit supérieur aux autres, qui par tous les moyens étale sa science et son savoir, ses capacités ou sa fortune pour marquer sa différence et sa superbe.
La fierté, ce peut être l’amour propre, le sentiment intérieur de celui qui sait d’où il vient, ce dont il est héritier, ce qu’il doit à ses parents, à ses racines. « Tout est cadeau », ce que j’ai, ce que je suis, je l’ai reçu. Certes, je contribue à le faire fructifier, mais ma fierté repose sur la gratitude, la reconnaissance qu’au-delà du mérite je suis né sous une belle étoile et que beaucoup d’autres n’ont pas cette chance. La fierté me rend redevable. J’ai une dette, loin de me replier sur mes privilèges, il me faut jour après jour œuvrer pour que la justice soit rétablie et que tous puissent accéder au bien-être, à la possibilité de prendre part à l’œuvre commune. Ainsi donc, la fierté invite au dépassement de soi.
L’aboutissement de l’amour n’est-il pas pour des parents, d’être habités de ce sentiment au regard de ce que deviennent enfants et petits-enfants. Héritiers de l’éducation, des valeurs partagées par nos parents, la fierté n’est-elle pas ce bonheur d’avoir pris en main le témoin, transmis, pour relayer la course que d’autres poursuivront après nous.
Sans arrogance, je suis fier d’être disciple du Christ. Je sais trop ce que je dois à ma foi et quelle est l’espérance qui m’habite. Avec vous, j’ai envie de transmettre ce sentiment aux plus jeunes. Humble et sans le moindre désir de faire la leçon, (nous savons trop que le péché est destructeur, et qu’il est bien là) néanmoins je le dis aujourd’hui du bout des lèvres, et certains jours avec beaucoup plus d’audace : il y a de quoi être fier d’être chrétien.
Bonne semaine à chacun
Abbé Bruno