N°121-Portable, insup-portable ?
Portable, insup-portable ?
Cette semaine encore alors que nous étions en réunion, voilà qu’une sonnerie retentit. Cela se renouvela plusieurs fois au cours de la rencontre ; au point que l’un d’entre nous s’exclama : « portable, insup-portable ! ». Il n’est point de rassemblement et même d’assemblée liturgique sans que la petite boîte noire, qui dorénavant fait presque partie de notre personne, ne se mette à vibrer ou à retentir.
Le 8 février était la journée mondiale sans portable, vous en êtes-vous aperçu ?
L’appareil est devenu un élément indispensable à notre existence, nous sommes reliés en permanence à nos proches et nos réseaux d’amis. Cela nous donne peut-être la conviction d’exister. Si un danger nous menace nous savons qu’immédiatement nous pouvons appeler de l’aide. L’alpiniste Elisabeth REVOL en difficulté près d’un sommet de l’Himalaya vient d’en bénéficier. Certes nous ne gravissons pas le NANGA PARBAT tous les jours, mais en cas de malaise, de panne de moteur, il nous est bon de savoir que nous pouvons faire appel.
Plus d’angoisse, le conjoint, les enfants ont 5 minutes de retard nous pouvons incessamment sous peu, être soulagé.
Hélas, tout progrès a son revers. La pression est permanente, nous ne pouvons plus nous soustraire, nous sommes géolocalisés, rien de notre parcours terrestre n’est dissimulé, l’œil qui regardait Caïn dans la légende des siècles de Victor Hugo nous poursuit à chaque instant, c’est big brother, nos libertés fondamentales sont bafouées.
A la rentrée les élèves ne pourront plus entrer à l’école avec la boite fatidique. Au conseil des ministres chacun doit déposer son engin de communication avant d’entrer dans le salon MURAT. Il nous serait bon de nous séparer de temps en temps de cet appareil perturbateur. Ne serions-nous pas dépendants, accrocs ? Drinn, Drinn…. Excusez moi amis lecteurs mon téléphone m’appelle, je vous quitte, mille excuses…. à la semaine prochaine.
Abbé Bruno