N°462- la foi à l’épreuve du doute.
La foi à l’épreuve du doute.
Et s’il n’était point ce Dieu à qui tu donnes ta vie ? Impossible, tu crois ? Qui ne peut douter ? Mais bien sûr qu’Il sera là au bout de la route ! Es-tu bien sûr ?
Il était bien là au jour de joie et de frémissement, lorsque dans la pureté de ta jeunesse, tu fus ébranlé par ce désir intense de tout donner, de te donner. Alors pourquoi pourrait-il se dérober ? Certes la vie n’est pas vaine, car il t’envoie au détour du chemin vers tes frères, donner réconfort, relever, sécher les larmes, partager le pain. Il te donne la joie de faire grâce, de pardonner en son nom, de remettre à chacun ce pain signe justement de sa présence. Comment croire que tout cela serait sans lendemain ?
Oui, mais il y a des jours sans joie, sans espoir. Il y a des jours où tout est vide à l’exemple du figuier desséché. Finalement, tu es seul dans ta souffrance. Certes tu peux être entouré de compassion et d’empathie, mais toi seul sais ce que tu ressens.
A quoi bon, disait le sage, tout est vanité. « Vanité des vanités disait Qohèleth. Vanité des vanités, tout est vanité ! Quel profit l’homme retire-t-il de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? Une génération s’en va, une génération s’en vient, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche ; il se hâte de retourner à sa place, et de nouveau il se lèvera.. » (Ecclésiaste 1)
Akedia, l’acédie, magnifique livre de frère Adrien CANDIARD, dominicain. Quand le diable vient sournoisement au désert semer le doute.
« Et tu joues ta vie ainsi sans preuve tangible qu’il existe, l’objet de ton désir (dit le Malin) ? et le vieux moine de répondre : « l’assoiffé peut-il douter qu’elle existe l’eau qui le désaltérera ? »
Le malin : « Ne vois-tu pas qu’il est terrible cet amour qui te demande tout ?
Le moine : « Et que serait un amour qui n’exigerait pas tout ? Tu ne peux pas comprendre : tu n’as jamais eu soif. Tu n’as jamais aimé. »
Avec toi Seigneur j’ai aimé, comment pourrais-tu ne pas être là au jour du grand départ ?
Abbé Bruno