N°475-le carreau cassé
Le carreau cassé.
« Dans nos univers bien feutrés, gardons toujours un carreau cassé pour entendre les plaintes qui viennent du dehors »
Hier, nous avions l’évangile de Lazare à la porte du riche qui aurait tant aimé manger les miettes tombant de la table. Il y a comme un abîme qui se creuse entre celui qui porte vêtements de pourpre et de lin fin et Lazare couvert d’ulcères.
Oui mais, le pauvre n’arrive jamais au bon moment. Imaginez, vous recevez des amis, il faut penser à l’intendance, mener conversation et c’est à ce moment que la porte cochère retentit. Il pourrait venir dans un moment plus calme !
C’est toujours au moment ou j’enfile le manteau pour sortir, qu’un homme de passage sonne à la porte en quête d’un logement pour la nuit. Vous ne pouvez savoir combien de fois cela m’est arrivé.
Cela est sûr nous ne sommes jamais dérangés au bon moment. Nous pourrions avoir un peu d’indulgence pour ce riche. Il est généreux, il pense à ses cinq frères : « que Lazare leur porte son témoignage de peur qu’eux aussi viennent dans ce lieu de torture ! ». Le problème est que s’ils n’ont pas un carreau cassé ils n’entendront pas l’appel. « Quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.” »
Le carreau cassé implique de se laisser déranger, d’être disponible à l’inattendu, d’être habité de générosité. « A la fin de ma vie, devant Dieu je serai riche non de ce que j’aurai amassé mais de tout ce que j’aurai donné »
Bon carême !
Abbé Bruno