N°67-TEMPËTE
Tempête :
Nous ne l’avons pas vue arriver, nous en fûmes avertis à la dernière minute, tout le monde annonçait la neige (elle est peut-être pour les heures qui viennent), 140 km/h et peut-être plus. L’inquiétude monte, les poubelles roulent toutes seules, les portes claquent, des bruits inhabituels rendent perplexes. Nous avons hâte de voir le jour se lever pour relever les dégâts : quelques tuiles soulevées, des ardoises jonchant le sol… et de penser à tous ceux et toutes celles qui sont exposés : en mer et sur terre : coupures d’électricité, arbres abattus, toits envolés…
Déjà au temps de Jésus la tempête pouvait surprendre : « Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Mc 4-35
Je pense à tous ces événements qui viennent nous surprendre tout au long de notre vie. Rien n’est tracé d’avance : un échec, un gros accroc de santé, un licenciement… deux attitudes peuvent apparaitre : le repli sur soi avec le sentiment d’une profonde injustice, personne ne peut comprendre ce que nous ressentons… ou seconde attitude : la recherche d’un responsable, avec le sentiment d’être victime d’une profonde injustice : « pourquoi moi, pourquoi nous ?» « Qui nous veut du mal ? »
Dieu nous semble silencieux, indifférent, ne pourrait-il pas venir nous tirer de ce mauvais pas. « Nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »
« N’avez-vous pas encore la foi ? » Eh non Seigneur, le doute nous habite continuellement. Comment pourrions-nous être sereins quand le ciel nous tombe sur la tête ? Tu parais si lointain, nos yeux ne t’ont jamais vu…
Avant tout, Jésus nous invite à tenir bon : « La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. » Mtt 7, 21
C’est ensemble, au sein d’une communauté de frères que l’on puise l’espérance au-delà de toutes les vicissitudes. C’est avec toi, ami lecteur, avec vous frères et sœurs du Montreuillois que je veux construire la maison sur le roc !
Bonne semaine, malgré vents et tempêtes :
Abbé Bruno