N°486-Lendemain d’hier.
Lendemain d’hier.
Hier vendredi, j’ai vécu deux grands temps-forts : les funérailles d’Yves et les rencontres d’information sur le projet de transformation de notre Eglise diocésaine à l’initiative de notre évêque.
– Les funérailles d’Yves, c’était impressionnant. Une célébration de grande qualité dans laquelle la famille s’était beaucoup investie, une foule présente. Je ne sais combien nous étions, sans-doute plus d’un millier, l’offrande a duré plus d’une heure vingt. Comment ne pas être touché par ces gens, ce peuple qui respectueusement vient rendre hommage, manifester de la reconnaissance à l’homme d’action, l’entrepreneur qui, par ses entreprises de travaux agricoles ou publics a fourni l’emploi et l’activité économique de toute une région. Je suis touché par ces visages jeunes, burinés par le travail, ces gens de chez nous, de notre rural qui se dépensent sans compter pour offrir le meilleur à leurs proches.
Et je méditais l’évangile du jour dans St Jean 17, 20-26 :
« Que tous soient un, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN, moi en eux, et toi en moi. Père juste, le monde ne t’a pas connu, et je ferai connaître ton nom pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,et que moi aussi, je sois en eux. »
– Hier matin et fin d’après-midi une rencontre réunissait prêtres, puis chrétiens engagés dans les paroisses pour découvrir les grandes lignes de la transformation à venir de notre Eglise diocésaine.
Et là comme une angoisse me saisit. Le sentiment d’une inadéquation, deux mondes totalement étrangers l’un à l’autre. La mission d’évangélisation de l’Eglise se doit d’être tournée vers ce peuple qui fait la richesse de notre terroir, est-ce le cas ?
Les petites exploitations agricoles ont disparu avec les haies sauvages et les bosquets à force de remembrements successifs et de reconversions, les champs sont devenus immenses à l’image du grand champ à évangéliser et des ouvriers devenus si peu nombreux. Le GPS guide les tracteurs d’aujourd’hui, puisse l’Esprit-Saint, l’Esprit de Pentecôte, avec le GPS (Guidé Par le Seigneur) conduire l’Eglise de demain pour que ces gens connaissent : « l’amour dont tu m’as aimé. »
Mon angoisse rejoint celle d’ Antoine Chevrier, mon guide spirituel qui à Noël 1856 devant la crèche disait : « que voyons-nous ? Que de pécheurs il y a dans le monde ! Les hommes continuent à vivre sans se savoir aimés de Dieu. Alors, je me suis décidé à suivre notre Seigneur Jésus-Christ de plus près, pour me rendre plus capable de travailler efficacement au salut des âmes. »
Bonne semaine de pèlerinage auprès de St JOSSE !
Abbé Bruno