N°485-DEMEURER
Demeurer
Où demeures-tu ? A Montreuil, place Gambetta et toi ?
Il s’agit de résider à un endroit, d’être fidèle à un état, 45 ans que je suis prêtre et cela ne devrait pas changer à l’avenir. Dans l’Evangile, le verbe demeurer revient assez souvent. Depuis toujours, Dieu désire habiter au milieu de son peuple. C’était le cas lorsqu’après la Pâque, à la suite de Moïse, libéré de l’esclavage sous pharaon, le peuple chemine 40 ans dans le désert, Moïse place les tables de la Loi sous la tente du Tabernacle, Dieu est là présent, il accompagne son peuple dans sa marche.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui, et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Jean 14, 23
Ainsi, Dieu désire venir demeurer chez moi, chez toi. Cette phrase me donne le tournis. L’hospitalité je l’ai déjà vécue bien des fois, je pense à tous ces amis, ces frères venus d’ailleurs : Korosh, Afshin, Aman, Samir… la porte s’ouvre, la confiance s’installe, le gîte et le couvert sont offerts, apprendre la langue, partager des cultures différentes, peiner pendant des mois et des années pour obtenir un statut, un titre de séjour…
Quelle chance d’avoir une chambre d’ami ! De pouvoir à tout moment accueillir un ami de passage, une bonne table pour partager ne serait-ce qu’un peu de pain, une parole qui redonne confiance…
Chaque fois que cela se vit une grande joie nait en soi. « je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous » jean 15,1
Avons-nous conscience de cette présence de Dieu, de Dieu qui vient demeurer chez nous ?
Nous célébrons cela en chaque eucharistie, mais aussi à tout moment, lorsque j’ouvre ma bible pour accueillir une parole, sa Parole. Accueillir, c’est manifester de l’amour, de l’amitié, de l’intérêt. J’ai accueilli tant et tant, venus s’asseoir à la table de la maison paroissiale. Chaque fois que je le vis avec l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est toi Seigneur que j’accueille, grande joie, Alléluia !
Bonne semaine hospitalière !
Abbé Bruno